Le SPGQ, la FNC et le SCFP réclament le retrait du décret qui centralise les communications du gouvernement du Québec
9 mars 2006
Le Syndicat de professionnelles et
professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), appuyé par la
Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et le secteur des
communications du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP-FTQ), a demandé aujourd’hui le retrait du décret du 1er
février dernier, relativement à la centralisation des
communications gouvernementales au Conseil exécutif, le ministère
du premier ministre.
«En mettant les communications gouvernementales sous le contrôle
du pouvoir politique, monsieur Charest prive le public de son droit
à une information gouvernementale exempte de partisanerie
politique, affirme la présidente du SPGQ, madame Carole
Roberge. En agissant de la sorte, il ne fait qu’alimenter la
perte de confiance de la population envers les institutions
publiques et gouvernementales. Pensons seulement ici aux
conclusions du rapport Gomery et à la gestion de la SAQ.»
«Ce décret assujettit le personnel
professionnel des directions des communications des ministères au
pouvoir politique, au détriment du service à la population,
dénonce la présidente du SPGQ. Monsieur Charest devrait plutôt
faire le ménage au sein des cabinets politiques pour régler les
problèmes de communication de ses ministres sur la place publique.»
«Le personnel des communications doit être à l’abri des intrusions
politiques, ajoute-t-elle. Il doit conserver l’indépendance
indispensable à l’exercice de sa pratique professionnelle. Comme
l’a si bien dit le juge Gomery, « il faut donner aux
fonctionnaires le pouvoir de dire non à toute influence
politique ».»
«A moins que le Conseil des ministres n’en décide autrement, le
décret fait en sorte que ce personnel ne sera plus syndiqué, lui
enlevant ainsi le rempart essentiel contre l’arbitraire et les
pressions politiques», déplore la présidente. De plus, le
décret pose de sérieuses difficultés de fonctionnement, notamment
l’augmentation des délais dus à la multiplication des paliers
décisionnels.
Le retrait de ce décret est impérieux. Le premier ministre n’arrive
à convaincre personne de la pertinence de sa décision. Plusieurs
experts ont exprimé publiquement de sérieuses réserves et
inquiétudes face à la centralisation des communications
gouvernementales au ministère de monsieur Charest, ont souligné les
trois chefs syndicaux, soit Carole Roberge, du SPGQ, Chantale
Larouche, présidente de la FNC, et Jacques Denommé, président du
Conseil provincial du secteur des communications (CPSC-SCFP).
«La population québécoise est en droit de s’attendre à une plus
grande rigueur de la part du gouvernement. Monsieur Charest a
l’obligation de maintenir une saine distance entre le politique et
l’Administration publique, et ce, dans le respect de l’intégrité du
travail du personnel professionnel. Sinon, où s’arrêtera cette
velléité de contrôle politique?», se demandent les chefs
syndicaux.