LE SCFP S’INQUIÈTE POUR LES PATIENTS
20 septembre 2002
Alors que les urgences des hôpitaux de l’Ouest de l’île de Montréal
sont parmi les plus performantes au Québec, la Régie régionale de
la santé et des services sociaux de Montréal- Centre a annoncé son
intention de fermer, à la demande du ministère de la Santé et des
Services sociaux, 115 lits dans divers centres hospitaliers de
réadaptation et 253 places en CHSLD. C’est ce qu’a indiqué David
Levine dans sa lettre du 27 août dernier annonçant ces fermetures.
Cette décision vise notamment les institutions de l’Ouest de l’île
de Montréal, dont le Centre hospitalier Richardson et le Centre
hospitalier Lachine, où la majorité des employés sont syndiqués au
SCFP.
Serge Lalonde, vice-président du Conseil provincial des affaires
sociales (CPAS), est inquiet. La mesure annoncée risque d’avoir des
impacts négatifs sur les patients et les hôpitaux de la région.
« Si les salles d’urgence du Jewish General et du Lakeshore ont
la réputation d’être parmi les plus efficaces au Québec, c’est
parce que certains centres les supportent et acceptent des patients
en déviation. En effet, plusieurs centres hospitaliers de l’Ouest
de l’île de Montréal offrent des services complémentaires qui
aident à désengorger les hôpitaux. La décision de M. Levine est
incompréhensible et viendrait saboter un système qui fonctionne
bien. »
Un des arguments avancés par M. Levine pour justifier la fermeture
des 115 lits de soins spécialisés, c’est que le séjour des patients
est plus long que prévu. Une estimation incomplète et indécente
selon le syndicat. « Le gouvernement veut que les malades
guérissent en 10 jours, mais on ne peut pas réduire de moitié le
temps de traitement. On ne guérit pas plus vite parce qu’un
bureaucrate a fixé une date. Si on renvoie les gens chez eux avant
qu’ils ne soient complètement remis, on sait ce qui va se passer.
Leur état va se détériorer et ils vont bientôt se retrouver à
l’urgence, dans un hôpital. Pour ce qui est des soins de longue
durée, les 253 places sacrifiées ne feront que rallonger la liste
d’attente où, déjà, les malades doivent patienter 360 jours, en
moyenne, pour être admis dans un centre. Et les CLSC n’ont ni
l’équipement, ni les ressources pour s’occuper deces patients à
domicile. Où iront-ils alors? », constate Serge Lalonde.
D’autre part, les mesures annoncées toucheront encore plus durement
la population anglophone de Montréal, dont le réseau de santé reste
sous-financé. Les fermetures de lits vont donc compliquer
sensiblement le replacement d’une clientèle anglophone et
généralement âgée. « En somme, cela ressemble en tous points à
une mauvaise décision, insiste Serge Lalonde, on ampute les
établissements qui absorbent le trop plein du système de santé.
L’équilibre qu’on avait trouvé entre les différentes institutions
était exemplaire dans cette partie de Montréal. Pourquoi faire en
sorte que ces patients se retrouvent dans les couloirs d’une
urgence?