«Cessez de jouer sur les temps d’attente et renforcez le système public»
5 juillet 2006
Le plus grand syndicat du Canada est d’accord
avec la majorité des conclusions d’un rapport sur les temps
d’attente rédigé par le conseiller fédéral Dr Brian Postl.
«Les problèmes des temps d’attente sont des problèmes de
système, que nous devons résoudre au sein du système public,
affirme Paul Moist, président national du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP), qui fait ainsi écho aux propos du Dr
Postl. Nos membres appuient les améliorations sensées, apportées
au système public et nous espérons que le gouvernement conservateur
est à l’écoute.»
Le rapport du Dr Brian Postl, Rapport final
du conseiller fédéral sur les temps d’attente, contient de
nombreuses recommandations importantes qui privilégient le
renforcement du système public plutôt que les fausses solutions
magiques offertes par des «garanties» sur les temps d’attente.
Le rapport propose notamment de poursuivre la recherche sur les
points de repère et les améliorations opérationnelles; d’adopter
des pratiques de gestion modernes et d’instaurer des innovations
dans le système de santé; de promouvoir davantage les soins fondés
sur le travail d’équipe et de favoriser un changement culturel chez
les professionnels de la santé; et d’entreprendre des efforts
d’éducation du public pour soutenir la transformation du système de
santé.
Le rapport donne aussi de nombreux exemples d’innovations dans le
secteur public qui permettent de réduire les temps d’attente. Il
propose d’entreprendre une analyse comparative entre les sexes pour
évaluer les différents effets des temps d’attente pour les femmes
et pour les hommes et il attire l’attention sur le problème de
l’insuffisance des ressources humaines en santé dans le système
public.
Malheureusement, le Dr Postl inclut un recours conditionnel aux
services de santé privés à but lucratif dans les stratégies de
réduction des temps d’attente. Pourtant, les faits, tant au Canada
qu’ailleurs dans le monde, montrent clairement que ces services
privés coûtent plus cher et sont moins efficaces. Pire encore, les
gouvernements provinciaux évitent déjà de rendre compte de
l’ampleur, du nombre et du coût des services à but lucratif, ce qui
efface tout «avantage» que pourraient théoriquement apporter les
services privés.
Paul Moist a souligné que le gouvernement conservateur a publié le
rapport tard, le vendredi 30 juin, juste avant le congé du long
week-end. Le rapport n’appuie pas l’idée des «garanties» sur les
temps d’attente, la seule promesse électorale liée à la santé du
gouvernement conservateur.
«Les recommandations sensées et fondées sur des éléments
probants de ce rapport n’appuient tout simplement pas le programme
de privatisation prôné par les conservateurs, poursuit Paul
Moist. Les conservateurs doivent cesser leurs jeux politiques
axés sur les temps d’attente et s’engager à maintenir et à
améliorer notre système public de soins de santé.»
«C’est la seule façon d’assurer un accès rapide au système
public de soins de santé que chérissent tant les Canadiens»,
conclut le président du SCFP.