Le SCFP rend hommage à la grande syndicaliste Madeleine Parent
12 mars 2012
Les dirigeants, les membres et le personnel du
SCFP pleurent la mort de Madeleine Parent, figure marquante du
mouvement syndical et pionnière du féminisme.
Mme Parent est morte dimanche soir, à lâge de 93 ans. Elle a
consacré sa vie à la lutte pour la justice. Déjà, toute jeune, elle
militait à lAssemblée étudiante canadienne, où elle a fait
campagne en faveur de loctroi de bourses aux étudiants à faible
revenu.
Elle a dirigé la campagne de syndicalisation aux usines de la
Dominion Textile à Montréal et à Valleyfield en 1942 une lutte au
cours de laquelle elle sest attaquée à de puissantes forces au
gouvernement, dans léglise et dans le mouvement syndical
international. Les arrestations et les séjours en prison nont
jamais affaibli sa détermination à aider les travailleurs à obtenir
justice.
En 1946, les plus de 6,000 travailleuses et travailleurs du textile
en majorité des femmes ont gagné le droit de se syndiquer. Leur
lutte nétait pas terminée pour autant, car le gouvernement
Duplessis a passé outre aux membres pour signer une entente avec le
syndicat international. Madeleine Parent a aidé à fonder la
Confédération des syndicats nationaux, dont le but était de mettre
en place de solides syndicats locaux.
Pour Madeleine Parent, les droits des femmes
étaient indissociables des droits des travailleurs. Elle a lutté
pour le droit de vote des femmes, léquité salariale, le droit à
lavortement et légalité pour les femmes autochtones et issues de
minorités. Elle a été membre fondatrice du Comité canadien d’action
sur le statut de la femme, où elle a représenté le Québec pendant
huit ans. Elle a joué un rôle actif dans la Marche des femmes
contre la pauvreté organisée par la Fédération des femmes du Québec
en 1995.
«Le mouvement syndical et le
mouvement des femmes ont perdu une inspiration, un modèle et une
leader, a déclaré Paul Moist, président national du SCFP.
Nous prenons une pause pour
souligner son décès et nous nous inspirerons de sa vie pour faire
face aux attaques antisyndicales qui font rage partout au
pays.»
«Lhistoire du Québec est tissée
avec celle de Madeleine Parent, a pour sa part affirmé
Charles Fleury, secrétaire-trésorier national du SCFP. Elle a aidé à écrire et à changer des pages
dhistoire et a laissé un héritage progressiste aux Québécois et à
tous les Canadiens.»
Le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ), Michel Arsenault, ainsi que Daniel Boyer, secrétaire
général, ont aussi rendu hommage à Mme Parent.
«Tous ceux qui connaissent un peu
la vie de Madeleine Parent savent quelle a commencé son
militantisme bien jeune dans la vie, avec lobjectif précis de
faciliter les études pour les enfants de cultivateurs et
douvriers. Le mouvement étudiant, qui est en lutte ouverte pour
empêcher la hausse des frais de scolarité, y trouvera donc une
grande inspiration. À la FTQ, nous avons à la mémoire son passage
au sein des Ouvriers unis du textile. Meneuse des grèves du textile
en plein après-guerre, rien ne larrêtait: recrutement,
propagande… malgré les arrestations et un verdict
demprisonnement de deux années dont elle sera finalement
acquittée.
«Le mouvement des femmes perd
également une grande féministe. Avec Léa Roback, elle sest battue
pour le droit de vote des femmes et a été de toutes les marches
pour les droits des femmes, dont la Marche mondiale.
«Il fait bon se rappeler, enfin,
que Madeleine Parent était du côté du OUI lors du référendum de
1980, ce qui fait delle non seulement une syndicaliste féministe,
mais également une militante profondément attachée au Québec et à
son avenir.
«Nous perdons quelquun dont la
vie est une source dinspiration pour plusieurs dentre nous,
jeunes et moins jeunes…», ont conclu les dirigeants de la
FTQ.