Le SCFP réclame la tenue d’États généraux sur l’avenir des universités québécoises
26 mai 2009
La directrice adjointe de la division
québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ)
a plaidé aujourdhui en faveur de la tenue dÉtats généraux sur
lavenir des universités québécoises. Au terme dun colloque de
deux jours tenu à Trois-Rivières, Danielle Lamy estime que le
gouvernement doit rapidement convoquer de tels États pour analyser
les difficultés actuelles de nos universités et faire le point sur
leur avenir.
Danielle Lamy considère quil «faut établir clairement le véritable
portrait de la situation financière des universités» et
«que des États généraux sur
luniversité pourraient établir un véritable pacte social de
lenseignement universitaire.»
La course aux clientèles (entendre les étudiants), le développement
anarchique des pavillons et points de service des universités
québécoises, le recours plus que douteux aux PPP pour développer
une partie de ces points de service et la privatisation des
activités universitaires en général, «tout cela nous donne à penser que le
gouvernement a choisi de soumettre les universités aux seules
règles du marché sans consulter qui que ce soit, ou que les
développements actuels se font dans la plus complète
anarchie.»
«Alors que nos universités crient
famine, les projets immobiliers visant à capter les étudiants le
plus près possible de leur lieu de résidence ont apparemment été
approuvés sans aucun plan densemble un peu partout sur le
territoire québécois. LUniversité du Québec à Rimouski sinstalle
à Lévis avec un contrat blindé. LUQO sen va à Saint-Jérôme, aux
portes de Montréal, pendant que lUniversité de Sherbrooke
construit une tour de 16 étages à Longueuil, à quelques encablures
de lUQAM et de lUniversité de Montréal.
«En fait, toutes les universités
québécoises se sont lancées dans des aventures concurrentielles
similaires au cours des dernières années, au moment même où le
nombre détudiants commence à baisser, démographie oblige. Comme
fuite en avant, il est difficile de trouver plus criant. On
pourrait aisément la comparer aux comportements des banques
américaines prêtant toujours plus à des clients techniquement
insolvables. Nous savons où cela nous a menés» a-t-elle
ajouté.
«Comme les universités nont pas un sou de trop, lÉtat leur impose
la formule du PPP, un modèle qui les enferme dans des contraintes
budgétaires et architecturales dont elles ne pourront pas se
libérer avant de très longs termes.
«Tout cela pour faire concurrence
à luniversité voisine sur son territoire parce que le gouvernement
a imposé la formule de financement par nombre détudiants. Cela
ressemble drôlement au joueur compulsif qui finance son prochain
prétendu coup de chance en empruntant à des usuriers»,
a-t-elle ironisé.
«Il faut stopper cette fuite en
avant, rassembler les membres de la communauté universitaire et
réfléchir en profondeur aux conséquences de ces choix à courte
vue», a-t-elle conclu.
Les conclusions que tire le SCFP à lissue de ce colloque de deux
jours sur la situation actuelle et lavenir de nos universités se
retrouvent dans le document Les orientations du Syndicat canadien
de la fonction publique accessible en ligne à ladresse:
http://scfp.qc.ca.web5.cbti.net/librairies/sfv/telecharger.php?fichier=16941
.
Comptant près de 105,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 15,000 membres dans le secteur de léducation, dont 8000
dans les universités regroupés au sein du CPSU, principalement des
employés de soutien.