Le SCFP présent à une importante rencontre d’experts internationaux
12 février 2013
À Genève, cette semaine se tient une
importante réunion dexperts qui a pour objectif de recenser les
lacunes de la couverture existante des normes de l’Organisation
internationale du travail (OIT). La
consoeur Annick Desjardins, conseillère SCFP et spécialiste des
droits de la personne est une des personnes qui participent à cette
rencontre. Les échanges ont commencé lundi et se poursuivent
jusqu’à vendredi.
Par cette session d’étude, les experts réunis veulent déterminer si
une action normative est nécessaire pour: 1) compléter les
conventions de lOIT sur le travail forcé en envisageant la
prévention et la protection des victimes, y compris leur
dédommagement; et 2) lutter contre la traite des êtres humains aux
fins dexploitation par le travail. Cette rencontre tripartite est
organisée par lOIT, une agence des Nations Unies, suite à une
résolution de son assemblée générale adoptée à la Conférence de
2012.
Le Bureau de lOIT estime à 20,9 millions au moins le nombre
dhommes, de femmes et denfants victimes de travail forcé dans le
monde et indique que toutes les régions sont touchées; 18,7
millions de personnes (90 pour cent du nombre total de victimes)
sont exploitées par des particuliers ou des entreprises, tandis que
les 2,2 millions restants (10 pour cent) le sont par lEtat ou par
des groupes militaires rebelles. Parmi ceux qui sont exploités par
des particuliers et des entreprises, 4,5 millions (22 pour cent)
sont victimes dexploitation sexuelle et 14,2 millions (68 pour
cent) dexploitation au travail. La majorité sont des femmes et des
filles.
Les victimes de travail forcé travaillent
souvent en marge de léconomie formelle et dans des lieux qui ne
sont pas facilement accessibles au public, par exemple sur des
bateaux de pêche et des chantiers de construction, dans
lagriculture commerciale et dans des usines. Ce sont aussi des
enfants victimes de la traite qui sont contraints de mendier et des
travailleuses domestiques trompées par de fausses promesses
concernant leurs conditions de travail.
Près de la moitié des victimes de travail forcé se retrouvent dans
cette situation après avoir migré dans leur propre pays (15 pour
cent) ou être parties à létranger (29 pour cent). Les 56 pour cent
restants demeurent dans leur lieu dorigine ou de résidence.
Si, initialement, la lutte contre la traite portait principalement
sur la traite à des fins dexploitation sexuelle, ces dernières
années, une attention croissante a été accordée à la traite à des
fins dexploitation au travail. Toutefois, les actions de lutte
contre la traite se basent principalement sur la répression pénale,
privilégiant ainsi dans certains cas la poursuite des trafiquants
aux dépens de la prévention de la traite et la protection des
victimes. Une approche complémentaire tenant compte du rôle de
ladministration du travail et de linspection du travail dans la
prévention du travail forcé et la lutte contre celui-ci pourrait
améliorer la prévention et contribuer à protéger et à aider plus
efficacement les victimes.