Le SCFP lancera une contestation juridiciaire si les conservateurs s’entêtent à compromettre la sécurité des passagers aériens
11 juin 2013
Michel Cournoyer, président de la Division du
transport aérien du SCFP, et Olivia Chow, porte-parole du NPD en
matière de Transports, d’Infrastructure et de Collectivités,
invitent le gouvernement conservateur qui souhaite réduire le
nombre d’agents de bord sur les appareils canadiens à cesser de
compromettre la sécurité des passagers.
«Il a été démontré que le ratio
d’un agent de bord pour 40 passagers est une norme éprouvée en
matière de sécurité. Le gouvernement ne doit pas jouer à la
roulette russe avec la sécurité des passagers, a affirmé M.
Cournoyer. En situation
d’urgence, qu’il s’agisse d’une évacuation, d’un incendie, d’une
décompression de la cabine ou d’une attaque terroriste, chaque
seconde compte. Comme professionnels de la sécurité, les agents de
bord sont les premiers à assurer la défense des passagers lorsque
les choses tournent mal à bord d’un appareil.»
«Les conservateurs disent se
préoccuper de la sécurité des Canadiens, a déclaré pour sa
part Mme Chow. Malheureusement,
lorsqu’il est question d’aider les compagnies aériennes à accroître
leurs profits, il semble que ces valeurs s’envolent, au détriment
de la sécurité des passagers. Le gouvernement doit admettre son
erreur et conserver le ratio d’un agent de bord pour 40 passagers
pour toutes les lignes aériennes canadiennes.»Le
gouvernement conservateur a permis à WestJet d’utiliser le ratio
d’un agent de bord pour 50 sièges passagers à bord de ses
appareils. Cette décision établit un dangereux précédent pour la
sécurité des passagers de toutes les compagnies aériennes au
Canada. Dans la foulée de WestJet, Air Canada a aussi demandé à
Transports Canada de pouvoir adopter le ratio d’un agent de bord
pour 50 sièges passagers sur ses vols nord-américains. Le
gouvernement conservateur compte également modifier le règlement
existant afin que toutes les compagnies aériennes canadiennes
puissent passer au ratio de 1 pour 50.
Le SCFP est
prêt à intenter une contestation judiciaire
Si le gouvernement fédéral s’obstine à emprunter cette voie
dangereuse et à menacer la sécurité des passagers en accordant
l’exemption demandée par Air Canada, le SCFP entreprendra une
contestation judiciaire.
«Parce que le droit de nos
membres à un milieu de travail sans danger sera directement touché,
nous avons le droit de faire valoir notre point de vue en faveur de
la sécurité des passagers avant l’octroi d’une exemption, a précisé
Michel Cournoyer. Si Transports Canada prend une décision
unilatérale, nous lancerons une contestation judiciaire pour
absence d’équité procédurale. Nous nous appuierons aussi sur
l’article 7 de la Charte des droits et libertés qui garantit le
droit à la sécurité des personnes, conformément aux principes de la
justice fondamentale.»
Il faut plutôt réduire les taxes
et les frais d’aéroport
« Il est évident que l’octroi
d’une exemption à Air Canada, à WestJet ou à toute autre compagnie
aérienne canadienne n’est pas dans l’intérêt public, puisqu’il
compromet le niveau de sécurité présentement en place, a poursuivi
Olivia Chow. Si le gouvernement conservateur veut aider
financièrement les compagnies aériennes sans compromettre la
sécurité des passagers, il n’a qu’à réduire les taxes et frais
d’aéroport qui étouffent leurs amis du secteur privé, tout comme
les passagers.»
Le SCFP représente plus de 10 000 agents de bord au service d’Air
Canada, Air Transat, Calm Air, Canadian North, Canjet, Cathay
Pacific, First Air et Sun Wing.