Le SCFP-FTQ se réjouit de la décision de la ministre Boulet
31 août 2008
Cest un sévère désaveu que vient dinfliger
la ministre des Transports, Julie Boulet, à lAgence métropolitaine
de transport (AMT). En effet, vendredi après-midi, la ministre
signifiait à lorganisme quelle suspendait lexploitation du
nouveau circuit privé de luxe qui devait entrer en fonction mardi
matin pour relier Vaudreuil à Montréal. Selon la ministre, lAMT
na pas respecté les procédures en place et avait contourné les
consultations prévues par la Loi. Deux jours auparavant, la
Communauté métropolitaine de Montréal avait refusé la grille
tarifaire présentée par lAMT et avait renvoyé lorganisme refaire
ses devoirs. Rappelons que cet été, lAMT annonçait quelle
attribuait à la compagnie Transdev-Limocar, le contrat dexploiter
deux nouveaux circuits dautobus.
Une décision qui réjouit les syndiqués des sociétés publiques de
transport, représentés à Montréal et Longueuil par le SCFP (FTQ),
qui ont été très actifs dans les derniers jours pour empêcher
lapparition de lignes privées. Une manifestation était dailleurs
prévue mardi matin et des coups de téléphone au plus haut niveau
ont eu lieu la semaine dernière «Cest une première manche de gagnée, mais
nous devons être vigilants et le combat pour le maintien dun
service public accessible, efficace et surtout équitable,
demeure», affirme Stéphane Lachance, porte-parole du secteur
transport en commun du SCFP (FTQ), représentant 6500 employés.
Le rôle de
lAMT
Pour le Syndicat canadien de la fonction publique, cet épisode met
en évidence le mandat ambigu de lAMT. En théorie, cette créature
du ministère des Transports doit jouer un rôle dintégrateur des
services de transport inter-municipaux dans la grande région de
Montréal, ce qui ninclut pas de devenir un concurrent des sociétés
de transport dans la prestation des services. « LAMT a développé des ambitions qui
dépassent largement son mandat, affirme Michel Parenteau,
directeur-adjoint du SCFP au Québec. À Montréal, cest la STM qui offre le service
de transport en commun, à Longueuil, cest la RT L. Ces sociétés
sont les mieux placées et les plus expérimentées pour offrir aux
usagers un réseau de transport accessible et efficace pour autant
quon ne détourne pas les rares fonds publics au profit de
transporteurs privés comme la multinationale Transdev. LAMT doit
être rappelée à lordre. Elle na pas à se substituer à nos
sociétés publiques. »
Une volonté de privatiser à tout prix
Pour le SCFP, tout le processus mis en branle par lAMT était vicié
dès le départ en imposant aux soumissionnaires des exigences
tellement farfelues quelles excluaient demblée les sociétés
publiques. «Cétait cousu de fil
blanc. Tout était mis en place pour faire entrer les compagnies
privées dans le transport en commun à Montréal, affirme
Stéphane Lachance. Mettre en
place une ligne privée avec des autobus jeunes, climatisés, avec
toilettes et internet sans-fil, tout cela payé à 60% par des fonds
publics, cest indécent. Cest créer une classe privilégiée
dusagers aux dépends du service public, demander aux contribuables
de payer pour le luxe dune minorité. Une situation inacceptable à
sa face même.» Les syndiqués entendent maintenant démontrer
que le service public constitue loutil par excellence pour assurer
le transport collectif dans la région métropolitaine.