Le SCFP envisage des poursuites criminelles
30 avril 2007
«Maintenant, Hydro-Québec doit réagir et
mettre fin à sa négligence en terme de santé-sécurité. Cest la vie
de nos membres qui est en jeu!» Cest en ces termes que Josée
Durand, présidente du Syndicat des technologues dHydro-Québec,
affilié au SCFP, a réagi ce matin au rapport de la CSST sur le
décès de deux travailleurs survenu en octobre dernier à la centrale
Rapide-7. Les deux hommes avaient été broyés par le rotor dun
groupe (turbine/alternateur) remis accidentellement en marche lors
de travaux de réfection.
Le syndicat déplore quencore de nos jours, dans une aussi grande
entreprise quHydro-Québec, des salariés soient tués au travail.
«On ne devrait jamais perdre sa vie à la gagner. Le plus
malheureux dans cette histoire est quil y a avait eu des
précédents, mais aucune leçon na été tirée de ces avertissements.
Hydro-Québec na rien changé dans ses procédures. Selon nous, il y
a eu négligence de la part de lemployeur», affirme Josée
Durand. Les procureurs du SCFP seront maintenant saisis du dossier
et évalueront les recours possibles, incluant des poursuites
criminelles en vertu de la loi C-21 sur la responsabilité des
employeurs.
Bien quil partage le constat et lanalyse de
la CSST sur les causes de laccident, le syndicat reste sur sa faim
en ce qui concerne labsence de «contrôle de qualité»
dHydro-Québec dans ce dossier. En effet, en juillet 2006, le
treuil dun groupe similaire avait également bougé alors quil
était débrayé, toujours lors de travaux dentretien. Heureusement,
à ce moment, aucun employé ne se trouvait à proximité et lincident
navait pas provoqué de tragédie. Par la suite, lemployeur na
procédé à aucune investigation et les procédures nont pas été
modifiées. Lorsquun phénomène semblable sest reproduit en
octobre, deux travailleurs ont été fauchés. «À notre avis, il y
a eu des manquements graves en termes dorganisation du travail et
de transfert de linformation au sein de la structure. Il y a des
choses qui devront changer», lance Josée Durand.
Enfin, le syndicat sinterroge sur labsence de recommandations
formelles à la fin du rapport de la CSST sur ces tristes
événements. Lorganisme se contente de réitérer les décisions
rendues en cours denquête suite à des avis dintervention,
lesquelles sont toutes contestées par Hydro-Québec.