Le SCFP dénonce l’attitude de la SIQ
12 décembre 2006
Les dirigeants du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-FTQ) nen reviennent tout simplement pas.
«Un organisme gouvernemental, la SIQ, met à la porte un bon
employé parce quil a répondu aux questions dun journaliste. Cest
intolérable! Nous allons tout mettre en uvre pour rétablir les
droits de ce syndiqué et le supporter dans cette épreuve dautant
plus pénible quelle est totalement injustifiée», fustige Mario
Gervais, président du SCFP-Québec.
Rappelons que jeudi dernier, Denis Petitclerc recevait une lettre
de son employeur lui signifiant son congédiement pour avoir tenu
des propos «faux et diffamatoires» lors dune entrevue avec un
média de la Capitale nationale. Membre du comité santé-sécurité, le
militant syndical relevait la présence damiante non-encapsulée
dans la plupart des édifices gouvernementaux et déplorait
lattitude attentiste de la SIQ dans ce dossier. Denis Petitclerc
révélait de plus que deux cas damiantose avaient déjà été reconnus
par la CSST. Dans sa réaction initiale, un porte-parole de la SIQ a
confirmé quun cas avait bel et bien été reconnu et quun autre
était en attente dune décision.
«Est-il désormais interdit dexprimer son
point de vue sur ses conditions de travail? Ne peut-on, sous peine
de congédiement, porter à lattention du public une problématique
réelle de santé et sécurité? Où est la liberté dexpression? Le
geste de la SIQ est démesuré, non-fondé, illégal. Cest un message
dintimidation envoyé aux syndicalistes québécois. On vient nous
dire Taisez-vous ou cest la porte! Je pensais quon avait
atteint un niveau plus civilisé de relations de travail au Québec.
Cest lamentable», dénonce Michel Poirier, directeur québécois
du SCFP et vice-président de la FTQ.
Sur le terrain, le syndicat local sorganise pour appuyer le
militant éprouvé. Un grief et une plainte à la Commission des
relations du travail seront déposés sous peu et Denis Petitclerc
bénéficiera des libérations syndicales régulières de son
organisation. On prévoit aussi des collectes de fonds spéciales
pour que lui et sa famille passent des Fêtes correctes. Enfin, le
SCFP compte mettre aussi la main à la pâte en demandant que
lintéressé, formateur syndical en trésorerie soit appelé en
priorité pour dispenser des cours aux autres syndicats locaux.
«Toute la force de la solidarité du SCFP est mise en branle. On
ne laissera pas tomber un militant qui est puni pour navoir fait
que son travail. Je crois que la SIQ ne sait pas dans quoi elle
vient de sembarquer», de conclure Mario Gervais.