Le SCFP dénonce la mise à pied d’agents de bord à Air Transat
7 janvier 2010
Les représentants syndicaux des agents de bord
dAir Transat sont outrés de la récente décision de la compagnie de
mettre à pied 52 de leurs collègues. «Les choses auraient pu se passer autrement
et cela démontre à quel point Air Transat a peu de considération
pour ses agents de bord», affirme Nathalie Stringer,
présidente de la Composante Air Transat du SCFP. Et la situation
aurait pu être pire car, sans les efforts du syndicat et la bonne
volonté de ses membres, cest 200 personnes qui auraient été mises
à pied dès décembre dernier. «Il
y a 52 mises à pied, mais dans les faits, cest tout de même 252
emplois de moins que nous avons à lheure actuelle. Nous avons
déployé des trésors dimagination et tenté limpossible pour sauver
tout le monde, mais nous subissons tout de même les mauvaises
décisions de lentreprise», explique la présidente.
Selon le syndicat, ces mises à pied sont le
résultat dune pratique répétée dAir Transat qui loue de ses
avions à dautres transporteurs aériens. Les pilotes viennent avec
l’appareil, mais pas les agents de bord, ce qui produit
systématiquement des surplus de main-duvre au niveau de ces
employés.
Ainsi, Air Transat loue à la compagnie française XL un avion, avec
les pilotes, pour la période hivernale (de janvier à avril) en
excluant les agents et agentes de bord. La même situation va se
répéter en 2010 à loccasion du Hajj, le grand pèlerinage des
fidèles musulmans à la Mecque, puisque Air Transat prévoit louer
trois avions, sans les agents de bord encore une fois, ce qui
provoquera un surplus de personnel important, que le syndicat
évalue à 300 employés.
Et ce nest pas la première fois que cela se produit. En 2009, la
location de deux avions à la compagnie Indonésienne Air Guaruda,
toujours pour le Hajj, avait provoqué bien des remous. Lautomne
dernier, grâce à des programmes de congé sans solde, la composante
Air Transat du SCFP avait réussi à instaurer un partage dhoraire
et un programme de réduction des heures de travail pour éviter les
mises à pied. «Hélas, on ne peut
pas faire de miracles chaque année, explique Nathalie
Stringer. Ces contrats sont très
payants pour Air Transat, mais ce sont nos membres qui en paient le
prix, cest un manque de respect flagrant. Si Air Transat veut
louer ses appareils, qu’elle le fasse avec les pilotes et les
agents de bord. Nous en avons assez dêtre mis de côté.»
Le SCFP et Air Transat seront en période de renouvellement de
convention collective à partir de novembre cette année. Le syndicat
rappelle à la compagnie la nécessité de maintenir le service aérien
avec son personnel, des professionnels qui y travaillent fièrement
depuis plus de 20 ans et qui ont permis à Air Transat dêtre un
leader dans cette industrie.