Le SCFP demande une enquête publique sur le monde municipal
4 novembre 2009
Au lendemain délections municipales souvent marquées par les
scandales et les soupçons de corruption, le Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP) qui représente la vaste majorité des
employés municipaux au Québec, exige du gouvernement Charest un
virage radical afin dassainir les règles entourant les affaires
municipales, notamment les appels doffres et le financement des
partis.
«Il est
indispensable de redonner à la fonction publique et parapublique
municipale le rôle qui lui revient. Il est clair pour nous que les
changements législatifs dans tout ce qui touche lattribution de
contrats par les municipalités ne suffisent pas, avance
Michel Poirier, directeur québécois du SCFP. Il faut être en mesure de justifier les
contrats donnés à lexterne et instaurer les pare-feux nécessaires
pour briser toute tentative dimplantation dun système de copinage
et de patronage.» Pour le dirigeant syndical, le
rétablissement de saines pratiques dans loctroi de contrats et la
gestion municipale est à ce point nécessaire que les moyens
annoncés jusquà présent sont inadéquats et ne servent quà faire
diversion pour que les véritables responsables ne soient pas
identifiés, et pour éviter la tenue dune enquête publique sur le
monde municipal.
Soulignons que le ministre a déjà annoncé une rencontre à Québec
pour discuter déthique et du processus dattribution des contrats.
Le SCFP demande à être partie prenante de ces discussions.
«On veut être là, on a une
perspective unique et essentielle. Nos 25 000 membres sont des
témoins privilégiés, on voit ce qui se passe avec les contrats de
déneigement, de cueillette des ordures, de systèmes informatiques
ou de compteurs deau.»
Pour le SCFP, les municipalités sont parmi les plus grands
fournisseurs de contrats de toutes sortes au Québec. «Partant de là, ce serait la moindre des
choses de veiller à ce que ces octrois ne permettent pas les
retours dascenseur et les cadeaux aux petits amis. Au cours des
dernières semaines, on a constaté que les services publics nous
garantissent un juste prix et la transparence dans la reddition des
comptes. Il faudra donc désormais que les contrats accordés à des
firmes externes – car il y en aura toujours -, soient eux aussi
au-dessus de tout soupçon», ajoute Michel Poirier.
Le financement des partis à
revoir
Dans la même veine, le SCFP exige aussi des modifications aux
règles entourant le financement des partis politiques municipaux.
Selon lui, cest souvent la source de bien des scandales dans
lattribution des contrats. «Les
donateurs anonymes, les entreprises qui paient des employés pour
verser des contributions aux partis, les soupers à 1000 $ le billet
ou la possibilité de cacher la provenance de 20 % des montants
recueillis, tout ça na aucun sens! Renforcer les règles pour
favoriser un financement populaire et transparent est un premier
pas essentiel pour assainir lair vicié de la politique
municipale», conclut le directeur québécois du SCFP.