Le personnel de soutien de l’UQAM sort de l’ombre
3 septembre 2014
Jamais n’avait-on vu autant d’employés de
soutien aux abords de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) que
pendant cette journée de grève. Mercredi, ceux et celles qui
d’ordinaire travaillent dans l’ombre sont sortis dans la rue. Dès
les petites heures du matin, plusieurs d’entre eux se rassemblaient
aux portes des divers pavillons pour accueillir les autres membres
de la communauté universitaire, étudiants, professeurs, chargés de
cours et bien entendu les cadres de l’institution.
À l’heure du midi, c’est à un grand pique-nique festif que les
employés ont pris part. À la suite de quoi, les syndiqués sont
descendus dans la rue, sous escorte policière, et ont défilé au
centre-ville de Montréal. Le cortège s’est finalement arrêté devant
le 600 rue Fullum, siège de bureaux administratifs gouvernementaux.
Rappel des événements
Pas moins de 15 séances de négociation ont eu lieu entre le
personnel de soutien et l’UQAM depuis le dépôt des demandes
syndicales le 12 mars 2013. Lors des assemblées des membres des 8
et 10 juillet dernier, le Syndicat a fait rapport sur létat des
négociations. À l’issue d’un vote secret, c’est à 93,4% que les
membres du SEUQAM ont appuyé le recours à des moyens de pression,
pouvant aller jusqu’à cinq jours de grève. Une ultime rencontre
entre les parties le 28 août s’est terminée dans l’impasse.
La veille de cet arrêt de travail, le
conseiller SCFP et porte-parole du Syndicat des employées et
employées de soutien de l’UQAM (SEUQAM SCFP 1294), Martin Larose,
résumait la situation. «Malgré
les efforts des derniers mois, les négociations tournent à vide.
Les discussions se sont terminées jeudi dernier devant le manque
d’ouverture de l’employeur. L’UQAM s’entête notamment à demander le
retrait d’une plainte sur l’équité salariale, ce qui veut dire
priver des centaines de femmes des redressements que la loi leur
reconnaît. Vous comprendrez que, dans ce contexte, les discussions
ne puissent pas se poursuivre bien longtemps.»
«Malgré plusieurs compromis au
niveau normatif, expliquait-il, et une position plus que raisonnable sur les
salaires; malgré plusieurs replis et propositions de toutes sortes
que nous avons soumis pour tenter de dénouer l’impasse, la
porte-parole de l’UQAM nous a signifié jeudi dernier que la
position de l’employeur n’avait pas bougé, ni pour les clauses
normatives ni pour les clauses salariales, et que la demande de
retrait de la plainte sur l’équité salariale était toujours
conditionnelle à la réalisation de l’équité interne. Nous nous
questionnons sérieusement sur le désir de l’employeur à renouveler
la convention collective.»
Le SEUQAM
Le Syndicat des employées et employés de soutien de lUQAM (SEUQAM
– SCFP 1294) représente quelque 2000 employés à l’emploi de
l’institution universitaire. Ses membres proviennent de quatre
groupes distincts : métiers et services, bureau, technique et
professionnel. Sans contrat de travail depuis le 31 mai 2012, le
personnel de soutien de l’UQAM est composé à 60% de femmes.
Le SCFP
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 10,400 membres dans les universités, principalement des
employés de soutien.