Le mouvement syndical à un tournant important
30 avril 2025
Fidèle à ses habitudes, la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, a livré un discours vigoureux qui a énergisé la salle au 34e congrès du SCFP-Québec.
Elle s’est montrée fière du travail accompli ces dernières années, notamment la négociation du front commun du secteur public – « un combat mené avec dignité qui s’est conclu par des augmentations salariales qui ne sont pas parfaites, mais acceptables ».
La présidente a également accueilli positivement le résultat des récentes élections fédérales, alors que la FTQ et ses affiliés ont fait campagne pour barrer la route aux conservateurs. « On s’en est sauvé par la peau des fesses! » a-t-elle déclaré avec soulagement.
Magali Picard est revenue sur le recul du gouvernement québécois quant au volet du projet de loi 15 qui prévoyait des fusions forcées d’unités d’accréditation dans la santé et les services sociaux. Pour elle, c’est une démonstration de ce que peuvent accomplir les organisations syndicales en se mobilisant de façon à établir un important rapport de force, ainsi que par le biais de représentations politiques efficaces.
Des États généraux du syndicalisme pour demeurer pertinents
En ce qui concerne la mobilisation et l’éducation syndicales, celle que les membres ont pris l’habitude d’appeler simplement « Magali » estime que le mouvement syndical québécois est à un tournant important. Les syndicats ont, selon elle, l’obligation de revoir leurs façons de faire s’ils veulent demeurer pertinents dans le futur et ne pas devenir marginaux.
Elle a rappelé qu’au Québec, le taux de syndicalisation décline et que c’est en partie parce que la population tient pour acquises les avancées économiques et sociales qui ont été rendues possibles par les luttes syndicales passées. Elle a aussi déploré la montée de l’adhésion aux idées de la droite et l’appui au populisme, qui sont portés par des polémistes qui ont trouvé des façons pernicieusement efficaces de détourner la colère légitime des travailleuses et des travailleurs.
Pour inverser cette tendance, les neuf principales organisations syndicales québécoises, incluant la FTQ, ont lancé conjointement le 31 mars dernier les États généraux du syndicalisme. D’une durée de deux ans, cette initiative vise à brosser un portrait honnête de l’état du syndicalisme et identifier les façons de le renforcer. Magali Picard insiste : « Il est essentiel de revoir nos façons de faire. Il doit y avoir un avant et un après États généraux ».