Le ministre québécois des Finances ne doit pas abandonner les aînés!
12 décembre 2011
Les 18 et 19 décembre prochains, à lappel du
ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, les ministres des
Finances des provinces se réuniront à Victoria, en
Colombie-Britannique, pour discuter entre autres de létat des
régimes publics de retraite.
À la veille de cette réunion, Michel Arsenault, président de la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Louis
Roy, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN),
Bernard Dussault, ex-actuaire en chef du Régime de pensions du
Canada (RPC) ainsi que Danis Prudhomme de la FADOQ, Gisèle Bourret
de la Fédération des femmes du Québec et Martine Desjardins, de la
Fédération étudiante universitaire du Québec ont décrié à lunisson
lapproche retenue par le ministre des Finances du Québec, Raymond
Bachand, de favoriser lépargne volontaire en vue de la retraite.
À ces porte-parole se joignent plus de 70 organisations qui
militent en faveur de lamélioration substantielle des régimes de
retraite publics, dont le Régime de rentes du Québec (RRQ) et le
RPC.
«Nos
organisations représentent plus dun million et demi de Québécois
et de Québécoises qui ont à cur la bonification des régimes
publics de retraite, dans le but dassurer une vie convenable à la
retraite, à labri des soucis, et daméliorer le sort de nos
retraités qui sont laissés-pour-compte», a souligné le
président de la FTQ, Michel Arsenault.
Pour Louis Roy, président de la CSN, «les propositions d’Ottawa et du Québec
d’instaurer des régimes de pension agréés collectifs volontaires
sans obligation pour les employeurs de cotiser à un régime de
retraite ou de mettre sur pied des régimes sectoriels constituent
une occasion ratée. La CSN veut qu’on s’assure que chaque
travailleur puisse réellement accéder à une retraite décente afin
de contrer la pauvreté.»
Les présidents des deux centrales syndicales ajoutent qu« il est
important que le gouvernement du Québec cesse dintervenir à la
pièce, sans vision globale à plus long terme. Cest honteux de
faire reposer sur les seules épaules des travailleurs et des
travailleuses la responsabilité dun revenu décent à la retraite. »
Ils rappellent également quils ont déjà entrepris des démarches
afin de revendiquer la mise sur pied dun comité de travail
patronal-syndical-gouvernemental qui aurait pour mandat de se
pencher sur lavenir des régimes de retraite et de proposer des
pistes de solution.
Dans la pauvreté
Le regroupement de 75 organismes représentant des jeunes sur les
bancs décole jusquaux aînés à la retraite, en passant par des
personnes actives sur le marché du travail, en défense des droits
des travailleurs et des travailleuses, de ceux des femmes, des plus
démunis, des sans emploi ou des personnes immigrantes estime que
la réunion des ministres des Finances est loccasion rêvée, pour le
Québec, de se joindre aux sept provinces qui proposent déjà de
bonifier les régimes publics.
«Les règles exigent que toute modification au RPC ait reçu
lapprobation dau moins deux tiers des provinces représentant les
deux tiers de la population canadienne. La première exigence est
atteinte, puisquau moins sept provinces ont donné leur appui, dont
la plus importante en nombre, lOntario. Mais elles ne représentent
pas les deux tiers de la population du Canada. Lappui du Québec
suffirait amplement pour que cette deuxième exigence soit
respectée, atteignant dès lors plus de 85% de
représentation», a expliqué lex-actuaire en chef du RPC
Bernard Dussault, lançant du même souffle un appel au ministre
Bachand, « qui ne peut rester insensible au fait que 44 % des aînés
québécois dépendent du Supplément de revenu garanti pour subsister,
les femmes encore plus que les hommes. Comparativement, ce
pourcentage est de 28 % en Ontario et cette dernière appuie la
bonification. »
Urgence dagir
Le regroupement demande au gouvernement du Québec et à son ministre
des Finances darrêter de se cacher et de dévoiler à la population,
qui les a démocratiquement élus, la position quil entend prendre
sur la bonification des régimes publics de retraite.
Pour le président de la FTQ, Michel Arsenault, il est temps que le
ministre des Finances entende les voix unies de la société civile
et permette aux retraités présents et futurs davoir accès à une
retraite décente. Pour le président de la CSN, il est temps que le
gouvernement du Québec rappelle aux employeurs leurs obligations
morales et sociales, en les obligeant à faire leur juste part, en
cotisant à des régimes de retraite.
En conclusion, les porte-parole du regroupement ont mis en garde le
ministre québécois des Finances de privilégier la voie du régime
volontaire dépargne retraite. «Pour nous, cest une vue de lesprit de
penser que tout le monde a les moyens de se bâtir un fonds de
retraite suffisant pour assurer ses vieux jours. Les vraies
solutions demandent du courage politique et le ministre des
Finances doit cesser de prôner des solutions individuelles. Cest à
lÉtat de prendre ses responsabilités et de protéger les retraités
de la pauvreté. Il est urgent dagir!»