Le ministre promet une loi – les syndicats, le NPD et le Bloc le talonnent
20 septembre 2023
Le 19 septembre, au lendemain de la rentrée parlementaire à Ottawa, des centaines de manifestant(e)s sont venu(e)s rappeler au gouvernement fédéral son engagement à déposer un projet de loi anti-briseurs de grève d’ici la fin de l’année 2023. Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, en a surpris plusieurs lorsqu’il a promis de le faire. Le SCFP, qui organisait le rassemblement, a aussi invité différents syndicats à prendre la parole, dont les représentant(e)s d’Unifor, des Métallos et de l’AFPC. Les voix des partis politiques, du NPD et du Bloc québécois, sont venues s’ajouter pour dire au ministre libéral qu’il sera talonné à ce sujet.
« Nous avons entendu le ministre O’Regan s’engager à déposer un projet de loi d’ici la fin de l’année. Nous avons été clairs sur ce que doit accomplir ce projet de loi, et j’espère qu’il nous a entendus », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock, devant une foule imposante rassemblée sur la colline du Parlement ce mardi.
Le recours aux briseurs de grève prolonge les conflits de travail, augmente les risques pour la sécurité et fait considérablement pencher la balance des négociations en faveur de l’employeur.
« Depuis longtemps, trop d’employeurs sous compétence fédérale recourent aux briseurs de grève pour brimer notre droit fondamental à la libre négociation collective », a ajouté la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick. « Ils s’en tirent parce que les gouvernements fédéraux qui se sont succédé ont refusé d’interdire cette pratique. Mais, enfin, grâce à la pression du NPD, le gouvernement de Justin Trudeau a promis du changement. Et, Monsieur le Ministre O’Regan, nous nous attendons à ce que vous respectiez cet engagement. »
Lock-out au port de Québec
Les membres du SCFP au port de Québec, en lock-out depuis septembre 2022, savent trop bien ce que produit l’absence d’une loi anti-briseurs de grève. « Le port de Québec refuse de négocier avec nous parce qu’il continue à faire de l’argent, même s’il a mis nos membres en lock-out », a expliqué Stéphan Arsenault, président du Syndicat des débardeurs du port de Québec.
Dans son mémoire au gouvernement fédéral, le SCFP explique que le recours aux briseurs de grève porte atteinte au droit constitutionnel de grève reconnu par la Cour suprême du Canada en 2015.
Pour rétablir l’équilibre entre patronat et syndicat à la table de négociation, le SCFP propose une législation anti-briseurs de grève complète qui inclurait, notamment :
- une interdiction complète des travailleurs de remplacement, incluant les sous-traitants et le travail à distance;
- des protections pour les travailleuses et les travailleurs qui refusent de franchir une ligne de piquetage.