Le ministre Mulcair devrait refaire ses devoirs
10 mars 2005
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP), qui représente les chauffeurs d’autobus de cinq grandes
villes au Québec, est fort étonné des propos du ministre Thomas
Mulcair au sujet des problèmes financiers des sociétés de
transport. Selon le quotidien The Gazette, le ministre
soutient que les salaires des chauffeurs, et non le piètre
financement public, sont à l’origine des difficultés des sociétés
de transport. Il a même avancé que les chauffeurs de Laval
gagnaient de 80,000 à 100,000 dollars par année.
Pour le SCFP, c’est la preuve flagrante que le
ministre du Développement durable et de l’Environnement connaît mal
les dossiers du transport en commun. «À Montréal, par exemple,
un chauffeur d’autobus gagne environ 47,000$ par an. Le ministre
tente d’induire les citoyens en erreur et de nous faire porter
l’odieux de l’inaction du gouvernement. Rappelons que le
financement du transport en commun par Québec est presque
inexistant depuis 1992, année où le gouvernement libéral avait cédé
cette responsabilité aux municipalités. Pour la seule STM, on
estime le manque à gagner à plus de 750 millions de dollars depuis
13 ans. Les sociétés de transport connaîtraient-elles autant de
difficultés si Québec assumait ses responsabilités? Bien sûr que
non, mais c’est tellement plus facile de blâmer les travailleurs et
les travailleuses de ce secteur», s’insurge Claude Benoît,
président du syndicat des chauffeurs des la STM (SCFP 1983).
Le SCFP rappelle qu’à Montréal, les chauffeurs d’autobus et les
opérateurs de métro n’ont pas utilisé la grève comme moyen de
pression depuis 1987, et qu’ils ont toujours négocié de bonne foi
en prenant en considération les capacités financières de la société
de transport.
Le SCFP représente quelque 6500 membres dans le transport urbain au
Québec.