LE MILIEU DES COMMUNICATIONS APPORTE SON SOUTIEN FINANCIER AUX SYNDIQUÉS DE VIDÉOTRON
12 septembre 2002
À Montréal ce matin, les abords de la maison de Radio-Canada
avaient des airs de déjà-vu. Comme pendant le lock-out du printemps
et la grève des techniciens il y a deux ans, à chaque entrée des
syndiqués tenaient leur pancarte. Mais ce n’était pas en raison
d’un lock-out ni à cause d’une grève. C’était pour en aider
d’autres plus mal pris.
Les quatre syndicats qui regroupent les employés de Radio-Canada
(le SCFP, la CSN, le STARF et l’Association des réalisateurs et
réalisatrices) ont participé à une grande collecte de fonds pour
venir en aide aux employés de Vidéotron, en conflit de travail
depuis plus de 4 mois,
La collecte a été plus qu’un succès ce matin et les syndiqués de
Radio-Canada se sont montrés très généreux. Une syndiquée de
Vidéotron nous a a confié que non seulement les gens qu’elle a
rencontrés apportaient leur soutien, mais qu’elle était
impressionnée par le nombre de personnes qui n’ont pas hésité à lui
dire ce qu’ils pensaient de Pierre-Karl Péladeau.
La mobilisation générale s’organise
TOUTE LA FTQ DERRIÈRE LES SYNDIQUÉS DE VIDÉOTRON
C’est toute la FTQ qui met désormais son poids, celui de ses
syndicats affiliés, pour appuyer le SCFP et empêcher le
démantèlement de Vidéotron par l’empire Quebecor et ramener
l’employeur à la table de négociation. C’est là le sens des
discussions qu’ont tenues les dirigeants des affiliés de la FTQ à
l’occasion d’une réunion spéciale des dirigeants de la FTQ sur le
conflit à Vidéotron tenue le 26 août dernier. Il en est ressorti la
nécessité d’un plan d’action solidaire que vont coordonner
conjointement la FTQ et le SCFP.
« Les enjeux de ce conflit dépassent largement les employés de
Vidéotron et interpellent directement l’ensemble de nos affiliés
qui appréhendent à juste titre le retour à des attitudes patronales
intransigeantes, antisyndicales, destructrices d’un climat de
relations du travail que nous avons contribué à assainir ces
dernières années », estime Henri Massé, président de la FTQ.
Les enjeux
– Les 2 200 employés de Vidéotron sont en grève depuis le 8 mai
dernier. Ils s’opposent à la volonté de la multinationale Quebecor
de démanteler Vidéotron, chef de file québécois en
câblodistribution et en Internet haute vitesse;
– Quebecor a vendu 650 techniciens de Vidéotron au sous-traitant
Alentron, filiale d’Entourage (un technicien de 13 ans de service y
perdrait annuellement 21 465 $ et un répartiteur 15 184 $);
– Vidéotron exige des concessions totalisant entre 30 et 40
millions de dollars, soit plus du tiers de la masse salariale (à la
fin août 2002, ce sont toujours les mêmes demandes patronales qu’en
décembre 2001);
– Vidéotron vend son édifice montréalais abritant son centre
d’appels (très accessible par les transports en commun et train de
banlieue) pour transférer ces activités dans le parc industriel de
Saint-Hubert (pas de transport en commun ni stationnement). Cette
mesure affecte directement plus de 750 personnes travaillant sur
des horaires répartis sur 7 jours, 24 h/24 h;
– Vidéotron exige pas moins de 232 modifications aux clauses
soi-disant contraignantes de la convention collective;
– Vidéotron veut recourir davantage à la sous-traitance (30 % dans
tous les secteurs de l’entreprise);
– Toutes ces mesures combinées entraîneraient à terme la
disparition de plus de la moitié des 2 200 emplois à Vidéotron.
QUEBECOR VEUT DÉMOLIR UN DES JOYAUX DE L’ÉCONOMIE
QUÉBÉCOISE!