Le lundi des caucus de secteurs
28 avril 2025
Comme le veut la tradition, le lundi veille d’ouverture du congrès se tiennent les caucus des 12 secteurs d’activité du SCFP-Québec. Voici un survol de leurs travaux du 28 avril 2025.
Secteur du transport aérien
Les membres ont notamment discuté du projet de loi fédéral C-409, qui visait à modifier le Code canadien du travail dans le but d’obliger les transporteurs aériens à payer les agents et agentes de bord pour toutes leurs heures de travail. Celui-ci n’ayant pas été adopté avant le déclenchement des élections, la campagne Air Canular se poursuit afin de remettre cet enjeu à l’ordre du jour du prochain gouvernement canadien.
Secteur du transport terrestre
Depuis quelques années, les sociétés de transport font face à une réduction considérable de leurs revenus. De plus, la venue du Réseau express métropolitain (REM) a fait diminuer le financement des trois grandes sociétés de transport public de la région de Montréal. La clause de non-concurrence des sociétés de transport sur le pont Samuel-De Champlain est un enjeu important étant donné les nombreuses pannes du REM. La population devrait avoir le choix de prendre l’autobus pour emprunter le pont.
La question du financement a donc été au cœur des discussions dans ce secteur, le budget du ministre Girard n’étant absolument pas à la hauteur pour assurer du transport en commun efficace dans la province. Le secteur est particulièrement actif ces temps-ci avec plusieurs mobilisations pour défendre le transport en commun public.
Secteur mixte
Comme son nom l’indique, ce secteur regroupe des sections locales présentes dans des sphères d’activité diverses. Par exemple, ses deux plus grandes sections locales sont le SCFP 2310 – Beneva et le SCFP 3812 – Garda World.
Les sujets communs au secteur sont naturellement moins évidents, mais ça ne l’empêche pas d’être un forum valable pour enrichir le travail syndical.
Les personnes déléguées ont procédé à un tour de table des sections locales, en mettant l’accent sur les enjeux de négociation et de mobilisation.
Secteur des affaires sociales
Les personnes déléguées de la santé et des services sociaux ont discuté de sujets spécifiques au congrès du SCFP-Québec, comme les résolutions ainsi que les élections au conseil général et au bureau.
Le caucus a aussi abordé des enjeux des deux nouveaux projets de loi déposés dans les dernières semaines, soit le 100 et le 101. Le projet de loi 100 met fin à la période d’incertitude créée par le projet de loi 15 et consolide ce que la présidente du Conseil du trésor avait annoncé avant les fêtes, à savoir qu’il n’y aura pas de vote d’allégeance syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Secteur des sociétés d’État et organismes publics québécois
Les membres présents ont été informés du travail important qui a été effectué depuis deux ans afin de revitaliser le conseil provincial autant du point de vue administratif que de la mobilisation des sections locales.
Il a été mentionné que les dernières années ont été chargées pour le secteur avec le conflit de travail d’une durée d’un an et demi de la section locale 5454 (SQDC) qui a été résolu, les coupures vécues chez Investissement Québec, et les nombreuses conventions collectives réglées, incluant celle des professionnels de la SQI au terme de plusieurs journées de grève.
Un tour de table des délégués a permis de constater que, comme enjeu commun, le « gel d’embauche » décrété par le gouvernement fait mal aux membres dans nos sections locales. De même, la question de clauses remorques non respectées est fréquemment mentionné.
Les enjeux entourant la fermeture de succursales et la sous-traitance à des mini-agences du côté de la SAQ ont également été abordés comme un pas vers la privatisation.
Secteur du transport maritime
Un retour a été fait sur le recours à l’article 107 du Code canadien du travail de façon unilatérale par le gouvernement fédéral, forçant un retour au travail des débardeurs des ports de Montréal et de Québec. Ce retour a donc commencé et les sections locales 375 et 2614 se dirigent vers des arbitrages exécutoires. Le secteur a également procédé aux élections afin de pourvoir les postes habituels.
Secteur de l’éducation
Plus d’une cinquantaine de personnes déléguées du secteur de l’éducation se sont réunies ce lundi après-midi.
En outre des traditionnelles élections, elles ont échangé sur plusieurs projets de loi pouvant affecter leur travail, la fonction publique et les droits des travailleuses et travailleurs.
Elles ont d’ailleurs échangé sur une résolution portant sur le projet de loi 47, qui expose les membres à des interventions de la police et de la DPJ à la suite d’une mesure de contrôle sur un élève. Il s’agit d’une mesure de dernière ligne qui doit être recommandée par des professionnels. Là où le bât blesse, c’est que le syndicat ne pourrait pas défendre le ou la membre lors d’une plainte.
Secteur universitaire
Le secteur universitaire du SCFP-Québec représente plus de 11 350 membres répartis dans 32 sections locales. Ce sont principalement des employés de soutien et des chargés de cours. Il s’agit d’un secteur dynamique aux enjeux multiples, notamment le sous-financement et la politique salariale gouvernementale. Le thème du congrès, « Sauvons nos services publics », a donc particulièrement résonné à ce caucus.
Les personnes participantes ont aussi profité de l’occasion pour réaliser un survol des résolutions qui seront soumises au congrès par le secteur universitaire. Enfin, elles ont procédé aux élections statutaires.
Secteur municipal
Il a été question des plus récentes décisions juridiques dans le dossier de la loi 15. De plus en plus de milieux de travail vivent des problèmes de climat de travail et le secteur s’est doté d’un comité sur la question. Aussi, une proposition pour la création d’un comité ad hoc a été déposée en vue du congrès du SCFP-Québec.
Les projets de loi 89 et 101 du ministre du Travail Jean Boulet ont été abordés, ainsi que les enjeux que ceux-ci peuvent représenter pour le secteur. La rencontre s’est conclue par des présentations sur les droits des travailleuses et travailleurs en période de campagne électorale municipale.
Secteur des communications
Le secteur des communications du SCFP-Québec est composé de plus de 6100 membres répartis en 10 sections locales.
Les principaux et nombreux sujets discutés en caucus du secteur ont été la délocalisation des emplois, la sous-traitance outre-mer des emplois en télécommunication, l’intelligence artificielle, les mesures antisyndicales prises par certains employeurs et les coupures de postes. Ces questions touchent à la diminution du nombre de membres dans le secteur.
Puisque le secteur des communications est de compétence fédérale, le résultat des élections de ce lundi 28 avril 2025 aura une incidence directe sur les membres du secteur.
Secteur incendie
En plus des activités de régie interne du secteur, les personnes présentes ont assisté à une présentation de Pierre-Paul St-Onge, conseiller syndical au SCFP en charge de l’action politique, au sujet des élections municipales à venir. Ce dernier a vulgarisé les limites liées à la loi électorale et parlé des raisons de prendre la parole comme citoyen et comme membre du SCFP dans le cadre de ces élections. Il a aussi fait part du plan et des activités du SCFP dans le même contexte.
Enfin, le secteur a fait le point sur le processus juridique menant à l’intégration officielle au SCFP de la totalité des sections locales du Syndicat des pompiers et pompières du Québec (SPQ).
Secteur de l’énergie
Saviez-vous que toutes les sections locales chez Hydro-Québec sont présentement en négociation? Ce printemps, l’heure est donc à la mobilisation pour ces sections locales représentant globalement plus de 16 000 personnes salariées d’Hydro-Québec. Ces négociations durent en effet depuis 14 mois avec la société d’État et les syndicats font face à des demandes agressives de coupures de la part de l’employeur, notamment en ce qui concerne le régime de retraite et les avantages sociaux.
Un appel particulier à la solidarité a été lancé en soutien aux personnes infirmières de chantier d’Hydro-Québec, qui se sont accréditées en avril 2023 et qui mènent une lutte acharnée pour être reconnues par l’employeur afin d’obtenir leur premier contrat de travail.
Sur le plan provincial, à l’initiative de la FTQ, du SCFP, des sections locales du secteur et de plusieurs groupes de la société civile, plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois contre le projet de loi 69, qui menace de privatiser une partie de la production et de la distribution d’électricité du Québec.
Pierre-Guy Sylvestre, économiste et conseiller syndical à la recherche, a informé les membres du secteur des travaux de l’Assemblée nationale, alors que l’étude détaillée du projet de loi suit son cours.