Le Front commun rappelle l’importance des régimes de retraite pour l’ensemble des salariés
2 mars 2010
Les organisations membres du Front commun,
composé du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP),
de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ),
tiennent à relativiser certaines affirmations transmises au grand
public concernant les régimes de retraite du secteur public,
compilées dans un document de propagande produit par lInstitut
économique de Montréal.
Le Régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics (RREGOP) est loin dêtre le
nec plus ultra des régimes de retraite. Il y en a de meilleurs et
il y en des pires. Les risques sont assumés à parts égales par
lemployeur et les cotisants.
Ainsi, il est faux de dire que lÉtat québécois paie des régimes
trop généreux à ses employés puisque, selon le rapport 2009 de
lInstitut de la statistique du Québec, le coût des régimes de
retraite dans le secteur public, établi à 6,46% de la masse
salariale, est inférieur à celui de lensemble des salariés, qui
est de 7,5%.
Pour le vice-président de la CSN, Louis Roy, lInstitut économique
de Montréal fait à nouveau preuve de mauvaise foi. «Cest nimporte quoi! Ils prétendent à
lobjectivité alors que leurs chiffres ne sont que pure
spéculation. Ils se drapent dune fausse neutralité. Mais cette
nouvelle étude nest pas différente des précédentes. Lobjectif de
lIEDM consiste toujours à favoriser la privatisation des services
publics, à dénigrer les personnes qui offrent ces services et à
tenter de réduire le rôle de lÉtat. Ils sont prêts à tous les
mensonges pour renforcer les dogmes du néolibéralisme dans la tête
des gens. Aujourdhui, cest encore ce quils font, trafiquer les
chiffres pour désinformer la population sur les négociations en
cours.»
Si la crise financière de 2008 a eu des effets dévastateurs sur les
perspectives de retraite dun grand nombre de travailleurs, faut-il
pour autant souhaiter le pire à lensemble des personnes salariées
dans notre société? Le Front commun dénonce cette logique de
nivellement par le bas qui incite les idéologues de droite à
comparer les employés de lÉtat aux salariés les plus dépourvus sur
le marché québécois plutôt quà lensemble des salariés.
Un bon régime de retraite est un outil de reconnaissance de la
contribution des personnes salariées et de leur dévouement à long
terme. Cest aussi un bon moyen de faire en sorte que les personnes
retraitées soient financièrement plus autonomes et puissent, par
leurs dépenses, «faire rouler
léconomie». Les fonds de retraite ne sont donc pas
seulement bénéfiques pour les personnes qui en possèdent un mais
profitent à toute la société. Le gouvernement devrait plutôt
chercher à combattre la tendance des employeurs à réduire cet
avantage.
Lavantage théorique de la sécurité
LInstitut économique de Montréal en profite pour revenir à la
charge contre la sécurité demploi dans le secteur public. Dune
part, cette sécurité est inaccessible pour la majorité des
employé-es de lÉtat. «En outre,
dans un contexte de pénurie de main-duvre comme il en existe
actuellement dans plusieurs catégories demploi du secteur public,
la sécurité demploi est théorique et ne constitue plus une valeur.
Elle ne permet certainement pas aux travailleuses et aux
travailleurs de payer leurs comptes et de faire
lépicerie!», commente Daniel Boyer, vice-président de la
FTQ.
La contribution du RREGOP à léconomie québécoise
Comme le gouvernement ne cotise pas directement à la caisse du
RREGOP, ce sont les seules cotisations des employé-e-s qui
constituent les fonds que gère la Caisse de dépôt et placement du
Québec (CDPQ). Les investissements de la CDPQ dans les entreprises
québécoises à partir du RREGOP se font donc à même la caisse
alimentée par les employés et pas du tout par le gouvernement.
«Prétendre que les salariés du
gouvernement reçoivent toujours trop comparativement aux autres
travailleurs est une tendance lourde qui relève de la manipulation
de lopinion publique. Les avantages dont bénéficie le personnel du
secteur public ont été négociés au fil des décennies et ont leur
raison dêtre», conclut Dominique Verreault, porte-parole du
SISP.
Le Front commun regroupe 475,000 personnes salariées des services
publics. Il s’agit des fonctionnaires et des professionnels du
gouvernement, des travailleuses et travailleurs syndiqués des
réseaux de la santé, de l’éducation et de certains organismes
gouvernementaux. Le Front commun est formé du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ,
APTS et SPGQ), de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ, FP) et de la FTQ
(SCFP, SQEES, SEPB, UES). Dans le cadre de la présente négociation
avec le gouvernement du Québec, le Front commun négocie, pour
lensemble des personnes quil représente, les matières de table
centrale que sont le salaire, la retraite et les droits
parentaux.