Le Front commun obtient ses mandats de grève
29 octobre 2005
Les membres du Front commun CSN-FTQ ont donné
un mandat de grève à leurs organisations à être exercé à partir du
10 novembre. C’est un résultat révélateur du degré de détermination
et d’indignation des salariés de l’État devant l’immobilisme du
gouvernement Charest: plus de 80% des assemblées syndicales qui se
sont prononcées à ce jour ont voté pour la grève!
«C’est un résultat historique, soutient Claudette
Carbonneau, présidente de la CSN. Nous n’avons pas obtenu un tel
mandat de grève en Front commun CSN-FTQ depuis 1979. Depuis 25 ans!
Les salariés de l’État ne demandent pas la lune, ils demandent le
respect!»
Quant à Henri Massé, président de la FTQ, il n’hésite pas à
qualifier ce «Front commun d’un des plus solides depuis très
longtemps». De plus, il ajoute «qu’il est important que le
gouvernement comprenne que les salariés de l’État sont trop pauvres
pour accepter le gel de leur salaire pour les deux premières années
de leur convention.
Le Front commun demande au gouvernement
d’accélérer le rythme des négociations. Les conventions collectives
sont échues depuis juin 2003. La CSN et la FTQ estiment que les
parties ont encore du temps pour conclure un accord.
Aujourd’hui, lors d’un rassemblement haut en couleurs à Montréal,
les dirigeants syndicaux ont annoncé le résultat d’un processus
démocratique. Depuis le dépôt d’une contre-proposition du Front
commun le 23 septembre dernier, des dizaines de milliers de membres
CSN et FTQ ont tenu des assemblées dans leur milieu de travail
respectif. Ce processus n’est pas terminé mais on peut, d’ores et
déjà, annoncer que toutes les organisations syndicales ont obtenu
leur majorité. A cause des modifications imposées par la loi 30, il
reste à une centaine de syndicats à tenir leur assemblée; elles se
dérouleront au cours des prochains jours.
Daniel Boyer et Louis Roy, respectivement responsables de la
négociation à la FTQ et à la CSN, se sont aussi adressés aux
manifestants soulignant, tour à tour, l’importance de la
mobilisation des membres pour défendre des conditions de travail
décentes et des services publics de qualité. Les 200,000 membres du
Front commun exerceront un mandat de quatre jours de grève
rotatives partout au Québec à compter du 10 novembre.
Rappelons que le gouvernement «offre» des hausses salariales de 8 %
sur six ans et neuf mois dont un gel des salaires pour les deux
premières années (2004 et 2005). Notre contre-proposition, qui
comportait une baisse de nos demandes salariales de 800 millions de
dollars, est de 13,5% pour la durée de la convention, soit cinq ans
et demi ainsi qu’une clause de protection du pouvoir d’achat.
Le Front commun est le plus important groupe de travailleuses et de
travailleurs du secteur public. Il est présent dans la santé, les
services sociaux, les organismes gouvernementaux, parmi le
personnel de soutien des écoles et des cégeps et parmi les
enseignantes et les enseignants de cégep.