Le Front commun dépose ses demandes au Conseil du trésor
30 octobre 2014
Les organisations membres du Front commun ont
présenté aujourdhui au Conseil du trésor leurs revendications en
vue du renouvellement des conventions collectives des 400,000
travailleuses et travailleurs quelles représentent au sein du
secteur public. Plusieurs centaines de manifestants se sont
rassemblés devant lAssemblée nationale pour appuyer leurs
représentantes et leurs représentants dans cette démarche.
«Après un vaste processus de
consultation auprès de lensemble de nos membres, où nous avons pu
rencontrer des dizaines de milliers de travailleuses et de
travailleurs des services publics, ceux-ci nous ont donné un mandat
de négociation très clair: combler le retard de 8,3% quils
accusent par rapport à la rémunération des autres salariés
québécois et améliorer leur qualité de vie au travail et les
conditions dans lesquelles ils exercent leur profession»,
déclare Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.
Les demandes salariales du Front commun sont de lordre de 4,5% par
année, pour une convention collective dune durée de trois ans.
Elles sexpliquent ainsi: 2% par année pour combler le retard de la
rémunération globale de 8,3%, identifié en novembre dernier par
lInstitut de la statistique du Québec; une majoration de 2%
supplémentaire pour maintenir la parité salariale avec les autres
salariés québécois au cours de la durée de la convention et afin
dassurer une protection contre la hausse du coût de la vie et,
enfin, un montant fixe équivalent à 0,5% du salaire moyen afin que
la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employés
de lÉtat.
Le Front commun entend aussi sattaquer aux
problèmes de qualité de vie au travail en améliorant les conditions
dans lesquelles les salarié-es des services publics exercent leur
profession. «Au cours des
dernières années, nous avons noté un effritement croissant de notre
autonomie professionnelle, et ce, parallèlement à une augmentation
considérable du nombre de cadres, souligne Lucie Martineau,
porte-parole du SISP. Nous
constatons également les effets ravageurs de lintrusion du secteur
privé dans les services publics en termes de gaspillage et de perte
dexpertise dans nos réseaux. Il est temps dinverser ces
tendances.»
Alors que le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15,000
employés du secteur public annuellement, au cours des prochaines
années, le Front commun considère que des mesures concrètes
dattraction et de rétention de la main-duvre doivent être
convenues avec le gouvernement. «Environ 35% des gens que nous représentons
sont sur des listes de rappel, sans garantie demploi, et gagnent
25,000 $ par année, fait remarquer Daniel Boyer, président
de la FTQ. En additionnant ce
nombre avec les salarié-es à temps partiel, cest plus dune
personne sur deux qui ne bénéficie pas dun poste régulier à temps
complet. Il est temps doffrir à ces gens la possibilité de faire
carrière dans les services publics.»
«Il ne faut pas oublier que 75 %
des gens qui travaillent dans les services publics sont des
femmes, rappelle Francine Lévesque. Les directions des établissements où elles
travaillent nont aucune obligation, à lheure actuelle, de
convenir de mesures concrètes en matière de conciliation
famille-travail-études. En 2014, cette situation est inacceptable,
tant pour les femmes que pour les hommes à lemploi. Le
gouvernement doit prendre ses responsabilités et convenir avec nous
de balises encadrant la conciliation
famille-travail-études».
Appel à la mobilisation
Au même moment, dans lensemble des établissements où travaillent
les salarié-es du secteur public, de nombreuses actions ont été
tenues afin de sensibiliser les employeurs locaux aux demandes de
négociation du Front commun.
Les représentants du Front commun amorceront également la semaine
prochaine une tournée de lensemble des régions du Québec. Cette
tournée démarrera le 4 novembre dans les Laurentides pour se
terminer le 11 décembre dans la région de Montréal. «Nous aurons loccasion de rencontrer les
membres du Front commun à même leur milieu de travail et de tenir,
en soirée, des assemblées publiques portant sur les enjeux de cette
négociation. Ce sera une excellente occasion pour discuter avec les
travailleuses et les travailleurs du secteur public de nos
revendications et déchanger sur la conjoncture politique qui
prévaut au Québec», indique Lucie Martineau.
«Au cours des prochains mois,
nous serons de toutes les tribunes pour réaffirmer notre engagement
envers les services publics, mis à mal par les politiques
daustérité du gouvernement libéral, affirme Daniel Boyer.
La mobilisation est bien engagée,
pas question de ralentir dici la conclusion de conventions
collectives satisfaisantes pour lensemble des salariés de lÉtat
québécois!»
À propos
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services
publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de lAPTS), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces
organisations représentent plus de 400,000 travailleuses et
travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de
léducation, de lenseignement supérieur et de la fonction publique
du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront
à échéance le 31 mars 2015.