Le Front commun déçu de la proposition gouvernementale
30 novembre 2009
Les porte-parole du Front commun, Régine
Laurent, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services
publics (SISP), Louis Roy, de la Confédération des syndicats
nationaux (CSN) et Daniel Boyer, de la Fédération des travailleurs
et travailleuses du Québec (FTQ) ont réagi ce matin, de façon
préliminaire, au dépôt des propositions du gouvernement en vue de
la négociation des conventions collectives dans les secteurs public
et parapublic.
Le Front commun apprécie le geste du
gouvernement de ne pas attendre la fin du délai pour déposer ses
offres. «Nous sommes heureux que
le gouvernement ait choisi de respecter léchéancier proposé par le
Front commun, mais ce nest pas tout de respecter léchéancier,
encore faut-il respecter les 475,000 travailleuses et travailleurs
de lÉtat. Malheureusement, lannonce de ce matin ne prouve pas les
bonnes intentions du gouvernement à cet égard», ont déclaré
les leaders syndicaux du Front commun.
«Cependant, la proposition du
gouvernement est loin dêtre à la hauteur des attentes légitimes de
nos membres. Le fait que la proposition gouvernementale prévoie
seulement 7% pour couvrir lensemble des coûts de main-duvre ne
garantit aucunement des augmentations de salaire pour les
travailleuses et travailleurs», a déclaré Louis Roy.
Le Front commun est surpris que le gouvernement du Québec nait pas
tenu compte de létude de lInstitut de la statistique du Québec
dévoilée la semaine dernière et qui concluait que les salaires
versés dans la fonction publique et dans les réseaux de la santé et
de léducation sont inférieurs de 8,7% à ceux versés dans les
autres secteurs de léconomie, pour des emplois comparables.
«Cet écart sagrandit dannée en
année. Le gouvernement doit agir maintenant pour attirer la
main-duvre qualifiée et retenir celle qui est expérimentée. Il
est clair que doffrir des salaires concurrentiels, dans tous les
corps demplois, est la solution à privilégier. La proposition
gouvernementale noffre aucune solution aux problèmes de pénurie,
voire même les aggrave, en laissant les conditions de travail se
détériorer dans les services publics», a ajouté Daniel
Boyer.
Prêt à négocier
Au cours des prochains jours, les organisations membres du Front
commun présenteront le contenu du dépôt gouvernemental à leurs
instances et en feront une analyse exhaustive. Afin dobtenir un
portrait complet de la situation, il importe de connaître également
les réponses du gouvernement et des représentants patronaux à
toutes les tables sectorielles.
«À partir de maintenant, nous
sommes prêts à négocier. Nous souhaitons que les déclarations de la
présidente du Conseil du trésor ouvrent vraiment la porte à une
négociation de bonne foi, et non à une discussion à sens unique sur
des offres qui ne peuvent pas bouger, tel que nous lavons vécu en
2005. Nous gardons résolument le cap sur notre intention de nous
entendre avec le gouvernement dici au 31 mars 2010. Le fossé entre
nos demandes et loffre de ce matin est large, il faut donc
rapidement sasseoir à la table de négociations afin de parvenir à
une entente, au bénéfice de nos membres, mais aussi de la
population en garantissant de meilleurs services publics», a
conclu Régine Laurent.
Le Front commun revendique des hausses de salaires de 2% par année
afin de protéger le pouvoir dachat des salariés. De plus, les
syndicats veulent entreprendre un rattrapage salarial afin de
rendre les salaires versés dans le secteur public plus
concurrentiels. À cet égard, le Front commun demande un rattrapage
salarial annuel de 49 cents lheure, en moyenne, ce qui équivaut à
1,75% du salaire moyen.
Le Front commun regroupe 475,000 employés des services publics. Il
s’agit des fonctionnaires et des professionnels du gouvernement,
des travailleuses et travailleurs syndiqués des réseaux de la
santé, de l’éducation et de certains organismes gouvernementaux. Le
Front commun est formé du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), de
la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ, FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB,
UES).