Le CRTC manque le bateau
17 mai 2007
«Les décisions du CRTC sur lavenir de
lindustrie télévisuelle rendues publiques aujourdhui sont
extrêmement décevantes», affirme Jean Chabot, président du
Conseil provincial du secteur des communications (CPSC-SCFP). Il
sagit même dun cadeau empoisonné qui risque de mettre en péril
lavenir de la télévision généraliste au Québec.»
Pour le plus important syndicat du secteur des communications, le
choix du CRTC de lever toutes contraintes, dès 2009, relatives à la
durée de la publicité en ondes, afin de financer le passage à
lunivers numérique, va accélérer lexil des téléspectateurs vers
dautres sources de diffusion. «Le glissement des auditeurs vers
les télévisions spécialisées, lInternet ou dautres médiums va
samplifier, aggravant davantage la crise financière qui frappe les
télévisions généralistes comme TVA, Radio-Canada, TQS ou Global.
Qui va accepter de subir un matraquage publicitaire débridé sur les
grandes chaînes? Les télés spécialisées pourront se montrer plus
parcimonieuses, profitant déjà dun système qui les avantage de
manière flagrante», souligne Jean Chabot.
Pour le SCFP, comme pour plusieurs autres
acteurs du milieu, il aurait été bien plus sage de permettre aux
télévisions généralistes davoir accès aux redevances versées par
les câblodistributeurs. «Voilà une solution pratique qui aurait
permis à tous les joueurs, généralistes comme spécialisés, davoir
un accès équitable à une importante source de financement. En lieu
et place, le CRTC maintien le déséquilibre qui favorise indûment
les télévisions spécialisées. Elles ont eu le loisir de piger dans
notre bassin publicitaire, mais conservent leur chasse gardée sur
les redevances. À long terme, on peut même imaginer que
lenvironnement foncièrement inéquitable conçu et maintenu par le
CRTC sonne le glas des télévisions généralistes au Québec», de
conclure le président du CPSC.