Le CRTC laisse tomber l’information et les télés généralistes
30 octobre 2008
Pour le plus important syndicat de
communications au Québec, le CRTC vient de rater une occasion en or
de venir au secours de linformation au pays. Selon le SCFP, ce
nest pas la création dun nouveau fonds pour soutenir la
production locale qui va changer quoi que ce soit à cet égard.
«Le manque de nouvelles de
qualité dans plusieurs marchés ne sera pas comblé par les mesures
proposées. Le nouveau Fonds pour lamélioration de la programmation
locale est une belle initiative mais pas plus, explique
Michel Bibeault, directeur-adjoint du SCFP. Le CRTC aurait dû soutenir les nouvelles
traditionnelles, plutôt que de cibler la programmation locale en
général. Le danger est quon ait plus démissions dinformations
dopinions à bon marché que de linformation de qualité, un peu
comme ce quon voit à TQS depuis le mois de septembre. Comme le dit
le commissaire Morin dans son opinion minoritaire : « le
CRTC aurait dû retenir quun seul objectif : la production de
nouvelles dans les petits marchés de manière à combler le déficit
qui sest creusé au cours de la dernière décennie ».
Le Conseil provincial du secteur des
communications du SCFP dénonce aussi la décision du CRTC de refuser
les redevances aux télévisions généralistes, même si lorganisme
reconnaît en théorie leurs problèmes de financement. «Le moment était opportun pour revoir une
iniquité du système qui permet aux seules chaînes spécialisées de
percevoir des redevances, renchérit Jean Chabot président du
CPSC. Ce quil y a de pire, cest
que la décision rendue aujourdhui ouvre la porte aux spécialisés
de gruger encore plus dans les revenus et lauditoire car elle
permettrait à certains dentre eux de diversifier encore plus leur
programmation.»
En effet, pendant que les chaînes spécialisées continuent
daugmenter leur marge de bénéfices et dauditoire, les règles en
place contraignent les généralistes à des missions sociales
importantes, mais moins payantes. «Il fallait donner aux diffuseurs
conventionnels, autant privés que publics, des conditions
dexploitation qui leur permettraient de poursuivre leur
contribution historique à la vie culturelle du pays. À ce chapitre,
le CRTC vient de passer à côté dune chance de rétablir léquilibre
entre les généralistes et les spécialisés», de conclure
Michel Bibeault.