Le contrat des avions de chasse : la FTQ réclame un appel d’offres en bonne et due forme et une juste part des retombées pour le Québec
10 mars 2011
La FTQ ne peut rester muette dans le débat
entourant la construction des avions de chasse F-35 pour les
militaires canadiens. Derrière la querelle entourant la facture que
le gouvernement Harper devra payer pour lacquisition de lavion de
chasse F-35, se cache une question fondamentale : comment justifier
labsence dappel doffres en bonne et due forme?
Quil sagisse de 14 ou de 28 milliards de dollars, ou peut-être
davantage (dépassement de coûts oblige
), cest largent des
contribuables que le gouvernement sapprête à investir.
«Le gouvernement conservateur a
un devoir de transparence et doit aller en appel doffres pour un
contrat dune telle ampleur. Il en va de la crédibilité du
Parlement et du Canada», a déclaré le président de la FTQ,
Michel Arsenault.
On se rappellera que lannée dernière, l’«
énoncé des besoins opérationnels » avait été classé « secret » par
le ministère de la Défense et le gouvernement conservateur a refusé
de donner droit aux appels répétés des partis dopposition de
rendre public ce document.
Mais au-delà des sommes à engager, la question des retombées
économiques nage elle aussi dans une confusion des plus générales.
Une chose est certaine : le Québec devra recevoir sa juste part.
«Le fédéral ne peut en effet
ignorer lexpertise du Québec et il doit garantir des retombées
économiques au moins proportionnelles à la part occupée par le
Québec dans cette industrie de pointe», a ajouté Jean-Pierre
Fortin, directeur québécois du syndicat des Travailleurs et
travailleuses canadiens de lautomobile (TCA), affilié à la FTQ.
Avec plus de 230 entreprises et 40 000 emplois qui assurent près
des deux tiers de la production aérospatiale du Canada, le Québec
est donc en droit de recevoir sa juste part. «Lexpertise du Québec nest plus à faire que
ce soit en recherche et développement, en construction, assemblage,
entretien et nous possédons les infrastructures de même que le
talent des producteurs de pièces et dune force de travail
compétente», a conclu David Chartrand, directeur du district
11 de lAssociation internationale des machinistes et des
travailleurs et travailleuses de laérospatiale (AIMTA), syndicat
affilié à la FTQ.