Le conflit le plus long!
3 mars 2008
Voilà, cest fait. Ce qui, depuis quelques
jours, nétait plus quune formalité est maintenant devenu réalité.
Les travailleurs en lock-out et en grève du Journal de Québec sont les nouveaux
recordmen du conflit le plus long dans un quotidien francophone au
Québec et au Canada.
Nous en sommes aujourdhui au 316e jour de conflit.
Le lock-out et la grève au Journal de Québec dépassent maintenant
en longueur la grève du quotidien Le Soleil, qui avait débuté en août
1977 et sétait terminée en juillet 1978.
Nous aurions souhaité que ce conflit nait jamais eu lieu, mais
Quebecor lavait longuement préparé. Pour léviter, il aurait fallu
que les employés du Journal disent oui aux demandes
insensées de lentreprise.
C’est une lutte contre un géant, contre une
entreprise très peu scrupuleuse. Quebecor utilise le lock-out comme
outil de négociation. Depuis 10 ans, au moins neuf lock-out ont été
décrétés par Quebecor Média, dont un qui a été déclaré illégal par
un tribunal. Si un syndicat abusait de son droit de grève comme
Quebecor Média le fait avec son droit de lock-out, il se ferait
dénoncer sur la place publique. Quen pensez-vous?
Par chance, Quebecor est une exception chez les employeurs. Si
toutes les entreprises québécoises agissaient comme les dirigeants
de Quebecor, le Québec serait rapidement plongé dans un chaos
indescriptible.
Le professeur François Demers, du département dinformation et de
communication de lUniversité Laval, a dailleurs qualifié la façon
de faire de Quebecor de «cow-boy» en fin de semaine, sur les
ondes du Réseau de linformation (RDI).
Jamais depuis le début des négociations au Journal de Québec, en octobre 2006,
les représentants syndicaux nont senti une véritable intention de
négocier de la part de lentreprise. Quebecor ne cherche quune
chose: imposer ses volontés à ses travailleurs.
Pourtant, le Journal de
Québec souffre énormément de ce conflit. Sa crédibilité a
été sérieusement affectée. Il ne contient que très peu
dinformation locale. Des animateurs de la radio qualifient même ce
quotidien de «torchon».
Ce quotidien que ses artisans ont mis 40 ans à bâtir est maintenant
fait et imprimé en grande partie à lextérieur de Québec. Depuis
dix mois, Quebecor prend largent des lecteurs et des annonceurs de
la Vieille Capitale et crée des emplois à Montréal, à Mirabel, à
Toronto, à Kanata (Ottawa) et à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Cest irrespectueux envers les gens de Québec à qui le Journal de Québec offre
quotidiennement un journal de seconde qualité.
Depuis plus de 10 mois, les travailleurs en conflit préparent et
distribuent le MédiaMatinQuébec. Ils ont la chance de
compter sur lappui des gens de Québec, qui reconnaissent en eux la
détermination, le courage et la volonté de continuer à les
servir.