Le Collège Saint-Paul décrète un lock-out
18 juillet 2005
Dans un geste plutôt inusité au beau milieu de
l’été, la direction du Collège Saint-Paul de Varennes a décidé hier
de mettre ses enseignants en lock-out. Selon les informations
obtenues par le syndicat, l’institution aurait également
l’intention de ne pas verser la paie prévue la semaine prochaine
afin de pénaliser les enseignants qui refusent le projet de
convention de l’employeur. «Les négociateurs patronaux tentent
de nous faire plier en nous coupant les vivres pendant les
vacances. Il s’agit pourtant d’un calcul risqué. Selon les avis
légaux que nous possédons, l’argent que l’école nous doit pendant
la période estivale constitue des sommes dues qui concernent du
travail passé. Par conséquent, le collège ne peut nous refuser cet
argent, même s’il provoque un conflit de travail», affirme
Francine Jetté, présidente du syndicat des enseignants, affilié au
SCFP.
Depuis plusieurs mois, le syndicat négocie
avec l’employeur pour arriver au renouvellement du contrat de
travail, échu le 30 juin 2002. Les deux parties participent à un
processus de conciliation depuis le mois d’avril et, à la mi-juin,
les enseignants ont rejeté à 80% les offres dites «finales»
déposées par l’employeur. Dans ce bras de fer, la charge de travail
est au cur des discussions. La direction du collège souhaite
alourdir la charge des enseignants et éliminer certaines
compensations pour l’organisation des activités parascolaires, ce
que refusent ces derniers.
«Si leur stratégie consiste à montrer leurs muscles pour nous
intimider, ils se trompent profondément. Nous souhaitons conserver
des conditions de travail raisonnables afin d’offrir le meilleur
enseignement possible à nos élèves et maintenir une école
dynamique. Imposer un lock-out l’été c’est une chose, mais que fera
le collège quand la rentrée approchera? Comment se justifiera-t-il
aux parents?», se demande Francine Jetté. «De notre côté, il
s’agit de questions fondamentales. C’est notre qualité de vie et la
qualité de notre école qui sont en jeu», de conclure la
représentante des enseignants.