Le CHUQ en PPP, plus long plus cher
21 février 2008
Le projet de modernisation et dagrandissement
de lHôtel-Dieu de Québec est retardé par lobligation imposée au
CHUQ de le soumettre à un examen dopportunité par lAgence des
partenariats public-privé. Si lagence décide que ce projet de 500
millions de dollars ne peut pas se faire en mode PPP, le retard
sera limité au temps de lexamen, qui pourrait quand même prendre
plusieurs mois. Ce retard signifierait malgré tout une augmentation
significative des coûts. La direction de lhôpital tablait sur une
approbation de son projet avant la fin de 2007 pour que lensemble
des travaux soit achevé en 2012. Elle doit maintenant faire son
deuil de cet échéancier, malgré lurgence des travaux.
Une situation qui irrite le syndicat des
employés. «Si lAgence des PPP
estime quune partie des travaux peut être réalisée en partenariat
public-privé, il faut sattendre à un retard considérable et à une
explosion des coûts. Le processus dappels de qualification et de
négociation dun contrat de PPP est très coûteux et très long,
pendant ce temps, les coûts de projet augmentent et les factures
saccumulent», indique Jocelyn Tremblay, conseiller au SCFP.
À cet égard, le syndicat rappelle que la négociation du contrat
pour le PPP de lautoroute 25 à Montréal a pris deux ans et a coûté
entre cinq et dix millions de dollars et que le processus doctroi
des contrats de PPP pour le CHUM et le CUSM nest toujours pas
terminé.
«Si linterminable dossier du
CHUM à Montréal peut servir de leçon à Québec, on peut prédire sans
trop de risque que les entrepreneurs privés ne seront intéressés
que par lagrandissement et lèveront le nez sur la principale
composante du projet : la modernisation de lhôpital, en raison du
niveau de risque trop élevé. Cest dailleurs ce qui se passe dans
la métropole, où lhôpital St-Luc sera rénové en mode classique
alors que tout le reste du CHUM sera construit en PPP»,
souligne Roberto Fortin, conseiller du SCFP dans les dossiers de
PPP. Les autorités de lhôpital apprenaient par ailleurs la semaine
dernière que cest le consortium qui choisira ses architectes et
non la direction du CHUM. «À tous
ces inconvénients, il faut ajouter les coûts de financement plus
élevés pour le partenaire privé et la nécessité pour lui de
réaliser un profit, deux facteurs qui font grimper la note encore
plus, et que tous les contribuables devront assumer, aux dépens des
services cliniques. Pour toutes ces raisons, le gouvernement du
Québec doit immédiatement mettre fin à la coûteuse aventure
idéologique quil tente dimposer au conseil dadministration du
CHUQ et lui laisser le champ libre pour réaliser son projet en mode
classique», de conclure Roberto Fortin.