Le budget austère d’un gouvernement intraitable
29 mars 2012
Même si la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) nest pas surprise des annonces
faites dans le budget daujourdhui, elle nen est pas moins
choquée, et elle déplore la charge antisociale du gouvernement
Harper.
«Quand on dit dun côté de la
bouche quon va soutenir léconomie et quon annonce de lautre des
coupes de plus de 19,000 emplois, on nage dans lindécence. À ce
quon sache, les travailleurs et les travailleuses de la fonction
publique sont des citoyens à part entière, des citoyens dont les
ménages font partie des statistiques gouvernementales, à titre de
consommateurs… dont plusieurs seront désormais démunis. Mais
derrière ces statistiques, il y a des drames humains, des bouches à
nourrir, lestime de soi et la dignité. Et dans les régions, cest
souvent tout un drame, puisque les emplois dans les services
publics jouent souvent un rôle moteur dans léconomie. Et il y a
plus: perdre ces emplois, cest perdre les services qui vont
avec», a commenté le secrétaire général de la FTQ, Daniel
Boyer.
Le dirigeant syndical constate également que
certaines compressions comportent un biais idéologique certain,
puisquelles rapporteront très peu au gouvernement. «Enlever 11% du budget de Radio-Canada na
pas de sens. Nous nous sommes portés à la défense de ce joyau de la
radio et de la télévision en français, à travers le pays. Nous
continuerons de le faire.»
Quant à lannonce de laccroissement de lâge de la retraite de 65
à 67 ans en 2029, elle a pour seul mérite de relancer le débat sur
lavenir de nos régimes de retraite, particulièrement sur les
régimes publics. «À la FTQ, il y
a plus dun an que nous ne manquons pas une occasion de
sensibiliser la population à cet égard. La campagne amorcée au
Québec pour bonifier le Régime de rentes du Québec vaut pour le
Régime de pensions du Canada et nous appuyons le Congrès du travail
du Canada (CTC) dans cette bataille», a poursuivi Daniel
Boyer.
La FTQ est également déçue de voir que rien na été annoncé pour
améliorer le sort des sans-emploi victimes de retards indus de la
part de Service Canada.
«Finalement, le gouvernement se
targue de voir fondre son déficit à vue dil et maintient son
objectif de 2015-2016, alors même que les agences de notation le
mettaient en garde. Nous savons maintenant que cest la fonction
publique qui en fera les frais», a conclu Daniel
Boyer.