La Ville de Québec admet avoir erré
14 juin 2008
(MMQ) La Ville de Québec a corrigé le tir,
jeudi, et sest excusée pour avoir soutenu des informations
inexactes au sujet des congés de maladie de ses employés. Le
syndicat des employés manuels a, pour sa part, déposé une plainte
contre lemployeur pour «négociation de mauvaise foi».
Depuis plusieurs semaines, le maire Régis Labeaume et le conseiller
Richard Côté affirment que les employés de la Ville prennent en
moyenne 18 jours de congés de maladie à court terme par année, sans
justification médicale. M. Labeaume a dailleurs répété cette
affirmation, mercredi, sur les ondes du FM 93,3 et son bras droit,
Richard Côté, nous la de nouveau affirmé en soirée.
Le syndicat des cols bleus a signalé, comme le
rapportait MédiaMatinQuébec, jeudi, que les
affirmations du maire Labeaume étaient fausses. À laide dun
rapport sur les congés de maladie pour lannée 2006 provenant du
service des ressources humaines de la Ville de Québec, le syndicat
a montré que les chiffres utilisés par le maire englobaient les
absences de court terme et de long terme, cest-à-dire incluant les
cas de maladies graves: infarctus, cancers, fractures, comportant
les justifications médicales requises.
Correction
Le maire Labeaume et le conseiller Richard Côté ont passé une bonne
partie de la journée dhier en réunion avec la directrice des
ressources humaines, Chantale Giguère, avant démettre un
communiqué. Il na dailleurs pas été possible de parler aux
dirigeants des ressources humaines, la diffusion de linformation
au sujet des négociations avec les employés de la Ville relevant du
maire et du conseiller Richard Côté.
«Si des données inexactes ont été
mentionnées concernant des groupes demployés, nous tenons à nous
en excuser et nous les prions de constater que nous prenons les
mesures afin que tout le monde ait la même information»,
affirmait la Ville dans le communiqué.
Le document contenait des chiffres déjà diffusés sur les congés de
maladie pris par les différents corps demployés en 2004, 2005 et
2006. Selon des sources internes à lhôtel de ville, les chiffres
de 2007 indiquent une diminution des congés de maladie, mais nont
pas été divulgués.
Confusion
En entrevue avec MédiaMatinQuébec, le maire Régis
Labeaume a reconnu avoir confondu les congés de maladie des cols
bleus avec ceux des fonctionnaires, en plus dinclure les congés de
long terme (justifiés médicalement) avec ceux à court terme (trois
jours et moins non justifiés médicalement).
«Le court terme compte entre 80 %
et 90 % des chiffres du total», a précisé M. Labeaume. Les
cols bleus réfutent cette affirmation et prétendent que les deux
tiers des absences de maladie son justifiées médicalement et durent
trois jours ou plus.
Dans son communiqué, la Ville a rappelé que les absences de maladie
de très courte durée (trois jours et moins) sont les plus courantes
parmi lensemble du personnel.
Par ailleurs, le comité exécutif de la Ville vient dautoriser une
dépense de 1 million de dollars non prévue au budget de la
direction des ressources humaines. Ladministration
Labeaume-Marcoux requiert différentes expertises externes pour
resserrer le contrôle des absences pour maladie, lélaboration de
profils de compétences des contremaîtres, le traitement de griefs,
lutilisation abusive des ordinateurs, etc.
La Ville devra aussi défrayer 213,333$ pour le procureur qui la
représentera dans la procédure darbitrage demandée par les
pompiers.
«Le mal est fait»
«À un moment donné, ça suffit! Le
maire passe son temps à nous insulter sur les ondes plutôt que de
prendre le temps de négocier.»
Ainsi sexprimait, jeudi, Jean Lachance, président du syndicat des
employés manuels de la Ville de Québec, section locale 1638 du
SCFP, au sujet de la plainte déposée au ministère du Travail contre
la Ville de Québec pour négociation de mauvaise foi. En plus de
traiter les employés de «fourreurs de système», le maire Régis
Labeaume «répand des
faussetés» au sujet des absences des employés pour des
raisons de maladie, a rappelé M. Lachance.
«On ne peut pas prendre une
statistique comme ça et lui faire dire nimporte quoi», a
prévenu Jean Lachance. Le maire Labeaume a donné raison
partiellement au syndicat, hier. «Le mal est fait, on va pousser notre plainte
jusquau bout», a promis le conseiller syndical du SCFP,
Denis Plante.
Le syndicat des cols bleus entend aussi déposer un grief au
ministère du Travail, dans lequel il entend réclamer 1000 $ par
employé (1475 syndiqués) pour les «dommages moraux et exemplaires»
causés par les propos «diffamants
et injurieux» prononcés par le maire à leur endroit. Le
syndicat exige une lettre dexcuses du maire.