La Ville de Montréal en route vers une décarbonation rigoureuse des bâtiments
16 février 2023
Alors que la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de la Ville de Montréal publie aujourd’hui son rapport suite à la consultation sur la « Feuille de route vers des bâtiments montréalais zéro émission dès 2040 », plusieurs groupes environnementaux et syndicaux soulignent le leadership de la métropole et félicitent la Commission pour l’ambition de plusieurs de ses recommandations.
Des actions concrètes pour sortir le gaz des bâtiments
L’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), Greenpeace Canada, la Fondation David Suzuki, Nature Québec, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) et le SCFP-Québec tiennent à saluer la recommandation d’interdire le raccordement de tout nouveau bâtiment au réseau gazier dans les plus brefs délais et de proscrire l’installation de nouveaux appareils fixes intérieurs incluant les cuisinières au gaz. Les groupes soulignent également la volonté de la Commission de planifier le remplacement des équipements existants fonctionnant avec des énergies fossiles par des appareils zéro émission. Il s’agit là d’une étape importante pour atteindre les objectifs de bâtiments zéro émission dès 2040.
Les organisations appuient aussi les commissaires dans leur volonté de reconnaître l’impact de la transition sur les personnes plus vulnérables et de leur offrir un accompagnement adéquat qui tienne compte de leur réalité financière et sociale spécifique.
Si les groupes se réjouissent que la quasi-totalité de leurs recommandations aient été retenues par la Commission, ils réitèrent à la Ville de Montréal l’importance de ne pas tomber dans les pièges de la biénergie électricité-gaz et du gaz naturel renouvelable.
Québec pressé d’agir
Tout en honorant le leadership dont fait preuve la Ville de Montréal avec cette Feuille de route, les groupes pressent le Gouvernement du Québec d’assumer ses responsabilités en légiférant sans tarder pour sortir le gaz des bâtiments à l’échelle du territoire québécois. Une condition sine qua non pour que le Québec respecte ses cibles de réduction de GES et atteigne la carboneutralité à temps.
« Le SCFP-Québec et son Comité sur l’environnement saluent le leadership de la Ville de Montréal. Des mesures audacieuses et immédiates ainsi qu’une transition juste sont nécessaires pour faire face à l’urgence climatique. L’adoption de ces recommandations est un pas de plus vers la décarbonation du Québec. Le milieu municipal se retrousse les manches et passe à l’action, nous encourageons le gouvernement du Québec à agir, à faire de même et prendre de réelles mesures pour arriver à ses objectifs de réduction des GES » – Emmanuel Patola, Comité environnement SCFP-Québec.
« Les recommandations des élu·es de Montréal confirment le leadership de la Ville et mettent en lumière le fait que le gouvernement du Québec dort au gaz alors qu’il devrait réglementer pour sortir les énergies fossiles des bâtiments. Montréal doit aller de l’avant sans tarder et interdire le gaz dans les nouveaux bâtiments en plus d’interdire le remplacement d’appareils existants au plus tard en 2025 tel que recommandé par l’Agence internationale de l’énergie. De plus, les villes et le gouvernement du Québec doivent immédiatement mener une grande campagne de sensibilisation sur les risques à la santé que posent les cuisinières au gaz » – Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada
« L’AQME salue l’inclusion dans la Feuille de route 2040 de la Ville de Montréal des équipements fonctionnant au gaz, ce qui ajoute à la cohérence de son plan de décarbonation. La moindre des choses est d’informer le public des risques occasionnés par le gaz et notamment par les cuisinières au gaz, ce qui aurait dû être fait depuis déjà longtemps – nous espérons qu’une campagne de communication des risques soit amorcée le plus rapidement possible. Nous nous réjouissons également des mesures annoncées pour soutenir les populations les plus vulnérables. La santé de tout le monde – des enfants et personnes atteintes de problèmes respiratoires en premier lieu – sortira grandie de cette avancée réalisée par la Ville de Montréal, dont on espère ardemment qu’elle sera suivie par le gouvernement du Québec » – Patricia Clermont, coordonnatrice de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
« Avec leurs recommandations, les élu-es de la ville de Montréal viennent d’envoyer un message clair : décarboner, c’est aussi agir rapidement pour sortir le gaz naturel des bâtiments. On s’attend maintenant à ce que le gouvernement du Québec en prenne acte et agisse à son tour avec une réglementation provinciale au plus vite. L’atteinte de nos cibles de réduction des émissions de GES en dépend » – Anne-Céline Guyon, chargée de projet experte climat, Nature Québec
« Les recommandations formulées par les élu.e.s vont dans la bonne direction et permettront à la Ville de Montréal, si elles sont retenues, de montrer l’exemple d’un leadership climatique ambitieux. Sortir au plus vite les énergies fossiles des bâtiments est une étape indispensable pour décarboner notre économie; nous espérons que le gouvernement du Québec agira avec la même conviction et étendra ces mesures à l’échelle de la province. Nous saluons du même coup la prise en compte des enjeux de précarité énergétique et de la dimension sociale de la transition énergétique pour viser une transition juste à l’endroit des populations les plus vulnérables » – Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique, Fondation David Suzuki
« Chapeau à la Ville de Montréal pour son leadership climatique! Pendant ce temps, le gouvernement du Québec subventionne le gaz naturel, même dans les nouveaux bâtiments. Trouvez l’erreur! » – Jean-Pierre Finet, porte-parole du ROEÉ