La Tournée régionale du Front commun démarre à Val-d’Or
13 octobre 2009
C’est sous le thème « Ensemble pour les
services publics » que la tournée du Front commun s’est arrêté ce
matin dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Des porte-parole
des trois grandes organisations syndicales, Réjean Parent du
Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Louis Roy,
de la CSN et Alain Tessier, de la FTQ sont de passage dans la ville
de Val d’Or afin d’échanger avec leurs membres et la population sur
les enjeux de la négociation pour le renouvellement de leurs
conventions collectives.
« Ce Front
commun est unique dans l’histoire du Québec. Nous négocions d’une
même voix pour 475 000 travailleuses et travailleurs qui uvrent
dans tous les domaines, dans toutes les régions du Québec. Cette
négociation est importante, non seulement pour nos membres, mais
pour toute la population. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer
les conditions de travail des salariés de l’État, il s’agit
également de maintenir et d’améliorer les services publics »
a déclaré Alain Tessier.
Les services publics: un poids
économique majeur
Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, les services publics
assurent des emplois à 12 328 personnes. Cela représente une somme
de près de 400 millions de dollars qui est injectée dans l’économie
régionale. D’ailleurs, les derniers mois ont révélé qu’un État doté
de services publics forts traverse mieux les crises économiques,
car les sommes qui y sont accordées demeurent un investissement
rentable pour relancer l’économie. Ces services gouvernementaux, de
santé et d’éducation de qualité et accessibles à tous les citoyens
constituent un véritable rempart contre la pauvreté,
particulièrement important en cette période de difficultés
économiques.
« Dans tous les réseaux publics,
nous sommes face à un enjeu majeur : l’attraction et la rétention
de la main-d’uvre. Nous avons besoin de ces milliers de femmes et
d’hommes qui se dévouent pour leur communauté. Au cours des
prochaines années, les problèmes de pénurie de personnel iront en
s’accentuant. Nous devons dès aujourd’hui prendre les moyens pour
assurer la continuité et la qualité des services publics. Invoquer
dans ces conditions le déficit budgétaire pour ajouter encore au
fardeau des salarié-es de l’État mettrait encore davantage en péril
la pérennité de nos services publics » a ajouté Réjean
Parent.
Des conditions de travail qui
doivent être améliorées
Le retard salarial constaté entre les employés des secteurs public
et parapublic et les autres salariés du Québec est un obstacle
important à leur fonctionnement optimal et à leur développement. En
2008, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) estimait ce
retard à 7,7 % en moyenne par rapport à l’ensemble des salariés du
Québec et à 5,2 % par rapport au secteur privé.
De plus, il est faux de croire que les employés de l’État
bénéficient d’une sécurité d’emploi mur à mur. Seulement 64%
d’entre eux ont des postes réguliers, les trois quarts à temps
plein, le quart à temps partiel et 36% ont des emplois sur appel,
occasionnels ou temporaires, ne profitant ainsi d’aucune sécurité
d’emploi.
« Il est clair que les conditions
de travail dans les secteurs public et parapublic se sont
détériorées au fil des années. Aujourd’hui, il est faux de
prétendre que les employés du gouvernement profitent de situations
plus avantageuses que la moyenne. Les travailleuses et travailleurs
de l’État ont droit comme les autres de revendiquer ce qui leur
revient », a souligné Louis Roy.
Un rapport de force
augmenté
Près d’un demi-million de personnes sont réunies au sein de ce
Front commun. Le gouvernement du Québec doit saisir cette
opportunité de réparer les dommages causés par l’adoption sous
bâillon d’une loi spéciale pour imposer des conditions de travail à
l’ensemble des salariés.
« Nous ferons preuve de
détermination et de solidarité et nous attendons du gouvernement
qu’il mène ces négociations avec diligence et de bonne foi. Nous
avons convenu d’une démarche de négociation accélérée, et nous
déposerons nos demandes dès le 30 octobre prochain, tel que le
prévoit la Loi. Nous souhaitons que le gouvernement adopte comme
nous un échéancier raccourci et que nous pourrons obtenir une
entente avant l’échéance du 31 mars 2010. Il s’agit de notre
meilleure chance de convenir d’un contrat de travail qui répond à
la fois aux attentes de nos membres et aux besoins de la
population », ont conclu les porte-parole.
Rappelons qu’en mai dernier, les trois organisations syndicales ont
annoncé qu’elles s’unissaient en Front commun afin de négocier
d’une même voix pour les 475 000 personnes salariées des services
publics. Il s’agit des fonctionnaires et des professionnels du
gouvernement, et des travailleuses et travailleurs des réseaux de
la santé, de l’éducation et de certains organismes gouvernementaux.
Le Front commun réunit tous les grands syndicats présents dans les
secteurs public et parapublic, soit les organisations regroupées au
sein du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ, SPGQ et APTS), de la CSN (FSSS,
FEESP, FNEEQ et FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB et UES).