La sécurité en cause au port de Montréal
5 octobre 2006
«Le port est en train de devenir une
véritable passoire, la direction met en danger la sécurité des
installations.» Cest en ces termes que, lors dun point de
presse tenu jeudi matin, le président de la FTQ a dénoncé les
graves manquements à la sécurité du port de Montréal.
La FTQ questionne la décision récente de l’administration du port
de Montréal et de son président-directeur général, Dominic J.
Taddeo, de ne plus procéder à la vérification systématique des
conteneurs vides. Jusquau 25 septembre dernier, cette tâche était
effectuée par des travailleurs du port.
«Il faut savoir que 400 à 500 conteneurs
vides transitent chaque jour par les différentes entrées du port.
Or, depuis le 25 septembre dernier, personne ne s’assure que les
conteneurs sont bel et bien vides. C’est en train de devenir un
«open bar» pour les organisations criminelles et terroristes»,
a ajouté le président de la FTQ.
Décision illogique
«La décision de la direction d’abolir quatre postes de travail
réservés à l’inspection est illogique», a pour sa part déclaré
Michel Poirier du SCFP.
Jouer à la roulette
«Avant le 25 septembre, les débardeurs avaient la tâche
d’inspecter les conteneurs vides, maintenant ils doivent se fier à
la parole des transporteurs. C’est complètement loufoque,
contradictoire et contraire aux règles élémentaires de
sécurité», a mentionné Vincent Thomin, conseiller en santé et
sécurité du Syndicat des débardeurs du port de Montréal.
«Depuis 2001, le gouvernement canadien a resserré la sûreté
maritime dans les installations portuaires. Tous les employés,
débardeurs y compris, font l’objet d’une enquête policière de
sécurité. Tous ont des cartes d’identité avec photo et tous les
véhicules des travailleurs pénétrant dans le périmètre du port font
l’objet d’une fouille minutieuse. La fin des inspections des
conteneurs supposément vides, c’est comme jouer à la roulette russe
avec la sécurité», a poursuivi Vincent Thomin.
Les clés dans la porte?
La FTQ rappelle que depuis 2001 le gouvernement fédéral a investi
plus de 930 millions de dollars pour sécuriser les ports du pays.
«Des caméras de surveillance ont été installées, le périmètre a
été clôturé et l’éclairage amélioré. Pourquoi investir tout cet
argent et laisser les clés de la maison dans la serrure de la
porte», a encore demandé Henri Massé.
Enfin, la FTQ et le SCFP considèrent que la décision de
l’administration portuaire met en danger non seulement la sécurité
des installations et des travailleurs, mais aussi celle de la
population de Montréal.