La reprise de l’emploi doit être au rendez-vous
7 octobre 2010
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD soulignent,
en ce 7 octobre, la Journée mondiale sur le travail décent
instaurée à linitiative de la Confédération syndicale
internationale, la CSI. Cette journée se déroule cette année
dans un contexte de lente reprise. Peu de signes indiquent, en
effet, la fin de la crise de lemploi. Chaque perte demploi est un
drame humain. Jusquà maintenant, 34 millions demplois ont été
supprimés à léchelle planétaire depuis le début de la crise en
2008, alors que 64 millions de personnes ont plongé dans la
pauvreté extrême.
«Nous
refusons que les budgets daustérité et les réductions dans les
services publics deviennent les moyens privilégiés de sortie de
crise. Il est loin dêtre certain que la reprise soit assurée. Les
emplois créés récemment ne sont pas de même qualité que ceux qui
ont été perdus au plus fort de la crise», de marteler Michel
Arsenault, président de la FTQ.
Des emplois de moindre
qualité
Au Québec, en effet, bien quil y ait eu récupération des emplois
perdus depuis le début de la récession, ce rattrapage sest fait au
détriment des emplois à temps plein. Selon Statistique Canada, de
novembre 2008, soit avant la récession, à août 2010, on enregistre
un déficit de 22 000 emplois à temps plein contre une progression
de 75 000 emplois à temps partiel.
Le secteur de la fabrication, réputé pour ses emplois de qualité,
enregistre le recul le plus important et les pertes demplois se
poursuivent en 2010 avec 25 000 emplois en moins de janvier à août.
Au total, depuis octobre 2008, le recul atteint 42 800 emplois.
Aucune région na été épargnée.
Laustérité laissera sa
marque
Dans leurs prévisions dautomne, les économistes du Mouvement
Desjardins notent que la reprise mondiale est encore fragile et que
sa faiblesse devrait rattraper le Canada. Selon eux, lachèvement
des programmes de relance des gouvernements tempérera la croissance
à la fin de 2010 et tout au long de 2011.
Toujours selon Desjardins, au Québec, les mesures visant à assurer
le retour à léquilibre budgétaire laisseront leur marque. Les
dépenses du gouvernement du Québec seront limitées par la fin du
plan de relance du fédéral, la réduction des investissements en
infrastructures et les coupes dans les programmes tandis que les
dépenses des ménages seront freinées par laugmentation du fardeau
fiscal avec laugmentation de la TVQ, des tarifs et de la
contribution santé qui passera à 100 dollars lan prochain.
«Le gouvernement du Québec a
choisi la pire manière de hausser ses revenus en mettant en uvre
des mesures hautement régressives. Alors que plusieurs pays, dont
les États-Unis, prolongent leur programme de relance devant une
reprise anémique, nos gouvernements poursuivent une course contre
la montre avec des échéanciers de retour à léquilibre budgétaire
sur de trop courtes périodes», de rappeler Claudette
Carbonneau, présidente de la CSN.
Comme si cela nétait pas assez, le gouvernement Harper a décidé de
mettre fin aux prestations supplémentaires régulières de 5 semaines
et de 20 semaines pour les travailleurs ayant plus dancienneté et
de hausser les cotisations de lassurance-emploi pour réduire le
déficit qui se dessine.
«Au détournement des 57 milliards
de dollars de surplus sajoute une réduction inacceptable de
ladmissibilité aux prestations alors que le nombre de chômeurs
demeure élevé. Le gouvernement Harper doit plutôt maintenir, et
même bonifier, les programmes mis en place lan dernier», de
revendiquer le président de la CSQ, Réjean Parent.
Pour les quatre centrales
syndicales :
-La croissance et des emplois décents, et non laustérité, sont
essentiels pour combattre la crise et mettre un terme à la
pauvreté;
-Des services publics de qualité sont essentiels à une vie décente
et ne doivent pas être réduits au nom dun assainissement
budgétaire;
-Le secteur financier doit payer les dégâts quil a causés et doit
uvrer pour servir léconomie réelle et répondre aux besoins
humains.
«Le monde se trouve à une croisée
des chemins : soit il rompt avec les politiques défaillantes du
passé qui sont à lorigine de la crise et soriente vers un futur
plus juste, durable et plus prospère, soit il retombe dans les
injustices et la misère du passé laissant présager une hausse de la
pauvreté et un chômage massif comme constantes de nos
sociétés», de conclure le président de la CSD, François
Vaudreuil.