La Régie des alcools, des courses et des jeux tarde toujours à se prononcer sur la légalité des appareils de poker électroniques dans les casinos du Québec
10 janvier 2008
Alors que les trois casinos du Québec
sapprêtent à ouvrir des salons de poker électroniques, la Régie
des alcools, des courses et des jeux na toujours pas statué sur la
légalité des appareils que la Société des casinos entend mettre en
place. Le 7 décembre, les trois syndicats FTQ représentant les
quelque 1450 croupiers des casinos de Montréal, du Lac-Leamy et de
Charlevoix ont déposé une plainte sur la légalité des appareils que
la Société des casinos veut implanter sur le territoire québécois.
Malgré une seconde intervention auprès de la Régie le 3 janvier,
celle-ci ne sest toujours pas prononcée.
La plainte déposée vise les « appareils de
type Texas HoldEM fabriqués par la compagnie Poker Tek », qui
seront installés dans les nouveaux salons de poker. Pour les trois
syndicats représentant les croupiers, lintroduction de ces
appareils est «totalement
illégale et va à lencontre, non seulement du Règlement sur les
jeux de casino (c.S-13.1, r.1.01), mais également à lencontre du
projet damendement de ce règlement qui fut publié dans la Gazette
officielle du Québec».
Du côté des croupiers, on estime que, pour quun salon de poker
soit conforme à la loi, entre autres, les cartes doivent être
distribuées par une personne. Au Québec, lutilisation de machines
à sous est encadrée légalement. Dans ce cas, le résultat dun jeu
sur une machine à sous doit reposer sur le hasard, même lorsque le
joueur peut faire des choix, ce qui nest pas le cas avec les
machines électroniques de poker.
«En ouvrant des salons de poker
avec des machines électroniques malgré le dépôt dune plainte
officielle à la Régie, la Société des casinos et ses dirigeants ne
se comportent pas en citoyens corporatifs responsables, fait
valoir le conseiller syndical Jean-Pierre Proulx. Loto-Québec et ses trois casinos se doivent
dêtre dune transparence à toute épreuve. La Société des casinos
devrait suspendre louverture des salons de poker afin que la Régie
statue sur la légalité des machines que nos casinos sapprêtent à
exploiter.»
Pour Roger Leclerc, président du syndicat des croupiers du casino
de Montréal, «la Régie se doit
dintervenir. Sil savère que les machines électroniques ne
respectent pas la loi sur la société des loteries du Québec, les
casinos québécois doivent la respecter. On ne peut pas tenir compte
des lois qui font notre affaire et ignorer celles qui nous
indisposent».
Pour sa part, Francis Cantin, président du syndicat des croupiers
du casino du Lac-Leamy ajoute: «Nous prétendons quen plus dêtre illégales,
les tables de poker électronique sont nuisibles pour nos emplois et
nos conditions de travail, ainsi que pour les relations de travail
avec nos employeurs. Pour toutes ces raisons, nous avons, par
lentremise de nos avocats, déposé une plainte officielle le 7
décembre dernier à la Régie des alcools, des courses et des jeux,
pour quelle intervienne durgence dans ce dossier».
Rappelons que les syndicats des croupiers SCFP et TUAC affiliés à
la FTQ, représentent quelque 1450 croupiers aux casinos de
Montréal, du Lac-Leamy et de Charlevoix.