La réforme Harper dénoncée par des milliers de manifestants à travers le Québec
23 février 2013
Samedi, des milliers de personnes sont
descendues dans les rues de Montréal, Québec, Sherbrooke, Saguenay,
Trois-Rivières, Rimouski, Rouyn-Noranda, Sept-Îles et Baie-Comeau
pour dénoncer la réforme Harper de lassurance-emploi. Au même
moment, dautres manifestations ont eu lieu ailleurs au Canada,
notamment au Nouveau-Brunswick et à Ottawa.
«En plus de couper le salaire des
plus défavorisés de la société québécoise, cette réforme empêchera
l’accès à l’assurance-emploi pour plusieurs milliers de
chômeurs, a lancé la présidente du SCFP-Québec, Lucie
Levasseur. Au SCFP, cela touchera
essentiellement nos travailleuses et travailleurs
saisonniers, a-t-elle ajouté, particulièrement en région dans les secteurs
de l’éducation, dans les municipalités et dans les universités. On
doit à tout prix faire reculer le gouvernement Harper et mettre fin
à cet éventuel désastre.»
Une réforme inique
Vrai ou faux: la réforme de lassurance-emploi du gouvernement
Harper touche dabord et avant tout les pêcheurs? Faux! À lheure
où il est de plus en plus difficile de trouver un emploi régulier
et permanent, les nouvelles règles du régime dassurance-emploi
vont faire mal à beaucoup de monde
Le président de la FTQ, Michel Arsenault, explique que «forcer les sans-emploi saisonniers ou
temporaires à accepter des emplois à 70% de leur salaire et dans un
rayon de 100 kilomètres na aucun sens. Ça sème linsécurité
partout, ça enlève des emplois aux étudiants et ça encourage
beaucoup de personnes à mentir pour obtenir un emploi provisoire
entre deux emplois saisonniers, par exemple.»
«Mais avec
son dernier geste, celui denvoyer de façon impromptue des
fonctionnaires aux résidences des prestataires de
lassurance-emploi, lhumiliation sajoute à linsécurité et à la
provocation. On se croirait dans un régime de dictature : tout ce
qui manque, ce sont les descentes de police en pleine nuit pour
arrêter les chômeurs. Cest une vraie honte, nous devons faire
reculer le gouvernement Harper», a ajouté le président de la
FTQ.
Le dirigeant syndical rappelle que le gouvernement fédéral nen est
pas à ses premières attaques: «Après avoir carrément fait main basse sur la
caisse dassurance-emploi, on procède maintenant à la fermeture de
certains centres demploi, on coupe dans le personnel et on allonge
les délais de traitement de dossiers, en plus de réduire les
mécanismes dappel et dabolir le conseil darbitrage et le
juge-arbitre. Comme on dit, assez cest assez et trop cest
trop!»
Pour la FTQ et ses syndicats affiliés, il y a dans cette réforme un
certain relent de vengeance. «Un
peu plus, et on pourrait penser que cest une attaque directe
contre la population des provinces et des régions qui na pas voté
pour Stephen Harper. Pour lui, il ny a pas de risque électoral.
Nous devons lui prouver le contraire», a conclu Michel
Arsenault.