La position mi-figue mi-raisin du gouvernement critiquée
27 mai 2009
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) salue la réaffirmation par lAssemblée nationale de
limportance de léquité salariale afin de promouvoir légalité
économique des femmes au Québec. Pour le plus important syndicat de
la FTQ, un message clair a été envoyé aux entreprises du Québec
lorsque le ministre du Travail a annoncé que les ressources
allouées à la Commission de léquité salariale seront sensiblement
augmentées. Par conséquent, les employeurs devront réaliser des
programmes déquité salariale et verser les ajustements salariaux
requis, conformément à la Loi.
Cependant, le SCFP considère que cette réforme
est bien timide et que le gouvernement na pas rempli ses promesses
à lendroit des femmes. «Plusieurs revendications essentielles au
plein respect du droit à léquité salariale nont pas trouvé écho
chez le ministre. Nous déplorons, par exemple, labsence de
participation des travailleuses au maintien de léquité, étant
donné que l’employeur a seul le droit de décider de cette question.
De plus, de nombreux aménagements consentis aux employeurs
entraîneront une judiciarisation accrue des dossiers», a
déclaré Annick Desjardins, avocate et conseillère au SCFP.
Quoique la réforme comporte des éléments intéressants pour
faciliter lapplication de la Loi chez les employeurs
retardataires, le SCFP considère que la transparence du processus
nest pas au rendez-vous. «Dans
les petites entreprises, cest la culture du secret qui règne, ce
qui favorise les biais discriminatoires dans la rémunération. Or,
le gouvernement a refusé de sattaquer à ce problème», a
ajouté Me Desjardins.
Enfin, aux yeux des représentants syndicaux, la réforme de la Loi
laisse un grand vide pour la période 2001-2010. En effet, les
employeurs seront tenus de revoir les ajustements déquité
salariale à compter de 2011, mais si des écarts salariaux
discriminatoires ont été recréés durant cette période, les
salariées seront privées de toute correction. «Cela pose un problème du point de vue du
droit à légalité des femmes en emploi», a conclu Me
Desjardins.