La population québécoise descend dans la rue
15 février 2003
Malgré le temps glacial, c’est par dizaines de milliers que les
Québécois sont descendus dans la rue aujourd’hui, malgré une
température de moins 18 degrés. À Montréal, on estime qu’environ
150,000 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville en
opposition à la guerre. On parle d’entre 5000 à 10,000 à Québec et
de 1500 à Trois-Rivières. Quel que soit le nombre exact de
personnes qui ont participé, à coup sûr, il s’agit de
manifestations exceptionnelles.
Position de la FTQ sur la guerre en Irak
«La FTQ s’inquiète des dangers d’une dérive vers la guerre en
Irak et demande que la crise soit traitée par l’entremise des
Nations unies, moyen le plus sûr de préserver la paix et de
garantir la sécurité internationale. La mobilisation militaire
entreprise par l’administration Bush risque de court-circuiter le
processus en cours sous l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU
et qui a la légitimité de la loi internationale.
«L’action militaire menée en dehors du cadre de l’ONU saperait la
sécurité internationale au lieu d’y contribuer. Une telle action,
au regard des preuves dont on dispose actuellement, n’est pas
nécessaire et serait inacceptable. En outre, elle risque d’attiser
les braises du terrorisme un peu partout dans le monde, alors que
l’action de l’ONU, depuis le 11 septembre 2001, vise justement à
renforcer la lutte contre le terrorisme.
«Bien sûr, nous ne nous faisons pas d’illusion quant à la dictature
sous laquelle vit le peuple irakien depuis une trentaine d’années.
Saddam Hussein est un tyran qui a, dans le passé, fabriqué et
utilisé des armes de destruction massive. Une équipe d’inspecteurs
en désarmement des Nations unies parcourt l’Irak à la recherche de
preuves de la présence de telles armes. On doit leur accorder plus
de temps pour faire leur travail et, de cette façon, mettre tout en
uvre pour parvenir au but légitime d’un désarmement de l’Irak sans
recourir à la guerre.
«Depuis de nombreuses années, la CISL a attiré l’attention de
l’opinion publique sur la nature répressive du régime irakien et
ses infractions aux droits des travailleurs et aux libertés civiles
en général. Les Irakiens sont des otages dans leur propre pays, des
victimes d’un régime oppressif et antidémocratique. D’autre part,
la population de ce pays vit actuellement une situation
catastrophique sur le plan humanitaire. Il faut donc uvrer à la
mise en place d’un programme international réaliste et faisable
pour soulager les souffrances des personnes vivant en Irak.
«Une solution pacifique aux menaces réelles que fait peser la
dictature irakienne sur sa propre population et sur le monde est
possible et elle est nécessaire d’urgence. Nous souhaitons vivement
que la communauté internationale puisse agir de concert, par
l’entremise de l’ONU, pour parvenir à cette solution
pacifique.»