La Maison de Radio-Canada livrée au privé sur un plateau d’argent
15 janvier 2015
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) a appris aujourdhui quun seul consortium soumissionnera
pour lachat de la Maison de Radio-Canada. En effet, un autre
consortium qui sétait qualifié pour le projet de partenariat
public-privé (PPP) vient de se retirer. Alors que le processus de
qualification avait retenu trois consortiums et que la direction de
Radio-Canada avait garanti une forte concurrence, il ne reste
maintenant plus quun seul joueur en lice.
Le SCFP, qui dénonce labsence de concurrence dans les modèles PPP
depuis des années, avait pourtant bien mis en garde Hubert T.
Lacroix, PDG de la Société Radio-Canada, que ce processus tortueux
et inutilement long allait se solder par un échec.
Après le retrait du consortium auquel participait SNC-Lavalin,
cest maintenant celui de Broccolini Constructions qui se retire du
processus, laissant seul le consortium piloté par Busac. Cette
entreprise, qui a été «au centre
du fiasco de lÎlot Voyageur de lUQAM» selon le quotidien
Le Devoir, naura donc aucune concurrence et pourra soumissionner
comme bon lui semblera.
«On
sapprête à vendre la Maison de Radio-Canada à un consortium sans
que celui-ci nait eu de concurrence! Cest un non-sens pour un
service public et Radio-Canada devrait mettre un terme à tout ce
processus», a dénoncé Michel Labrie, président du STARF-SCFP
5757.
Le SCFP a pourtant proposé à la Société Radio-Canada de vendre ses
actifs à la Société immobilière du Canada ou de conserver les
actifs de la société dÉtat. Celle-ci na jamais été en mesure de
démontrer chiffres à lappui pourquoi elle voulait vendre ses
actifs au privé. De lavis du SCFP, il sagit tout simplement dune
décision idéologique.
«Nous sommes prêts à regarder toutes les options avec la direction
de la SRC. Nous monterons au front pour demander la collaboration
du gouvernement fédéral. Hubert T. Lacroix doit se réveiller et
défendre Radio-Canada une bonne fois pour toutes», a lancé
Isabelle Doyon, présidente du SCFP 675.
Une des caractéristiques des PPP, cest quils limitent la
concurrence. Dans ce cas-ci, elle a tout simplement été éliminée.
Le processus opaque du PPP de la Maison de Radio-Canada fait
craindre le pire aux membres du SCFP, qui estiment quune gestion
publique des actifs immobiliers de la société dÉtat serait
lidéal.
Le SCFP est présent à Radio-Canada depuis plus de 40 ans. Il
représente aujourd’hui plus de 1800 employés au sein de deux unités
syndicales, soit le Syndicat des technicien(ne)s et artisan(e)s du
réseau français de Radio-Canada (STARF-SCFP 5757) et du Syndicat
des employé(e)s de bureau et professionnel(le)s (SCFP 675).
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 9300 membres du secteur des communications au Québec. Le
SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants: les affaires
sociales, léducation, les universités, lénergie, les
municipalités, les sociétés dÉtat et organismes publics, les
transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.