« La maison brûle et on jase de la couleur des murs! » – Henri Massé
21 février 2007
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) accueille sans grande surprise le
budget déposé par le gouvernement Charest et voit dans le discours
du budget un bilan plutôt rose, à saveur fortement électoraliste,
des quatre dernières années de règne libéral.
Alors même quon connaît au Québec le plus bas taux
dinvestissements privés depuis les dix dernières années et que des
dizaines de milliers de travailleurs perdent ou sont en voie de
perdre leur emploi, les pâles mesures annoncées hier ne permettront
pas de renverser la tendance.
«Ainsi, à la majoration sans discernement
de 5% à 10% du taux de crédit de taxe sur le capital et sa
prolongation jusquau 31 décembre 2012 pour favoriser les nouveaux
investissements dans le matériel de production et de
transformation, nous aurions préféré une mesure ciblée (les
pétrolières, avec leurs profits faramineux, nont certes pas besoin
de cette mesure) et beaucoup plus costaude pour les secteurs les
plus fragiles et en difficulté», a déclaré le président de la
FTQ, Henri Massé, à la sortie du huis clos budgétaire.
La FTQ demandait avec force la tenue dun sommet de tous les
acteurs du secteur manufacturier, entre autres pour influencer les
mesures budgétaires. La pauvreté de ce budget renforce dautant
notre détermination à revendiquer un tel sommet. Cela permettrait
de dégager des avenues de solution et une vision intégrée du
développement dans le cadre dune stratégie densemble de soutien
au secteur manufacturier et à ses travailleurs.
Sans véritables mesures pour relancer léconomie, sans
développement demplois bien rémunérés permettant des rentrées
fiscales, on se dirige vers un mur pour les prochaines échéances
budgétaires.
Prévoyant une impasse budgétaire de un milliard de dollars dès
2008-2009, on peut sinterroger sur là-propos dune annonce en ce
moment de baisses dimpôts. Il faudra tôt ou tard combler le manque
à gagner et ce sont encore une fois la population et les
travailleurs qui en feront les frais en terme de coupures dans les
services publics.
Ce budget aux allures de chapelet de petites mesures à saveur
électorale aura lheur de plaire à plusieurs de par son
saupoudrage, mais nous sommes sûrs dune chose, il ne sattaque pas
aux véritables défis du Québec daujourdhui.