La FTQ rejette le projet de loi n°40
13 novembre 2019
Présente à Québec ce mercredi en commission parlementaire sur l’abolition des commissions scolaires, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) s’oppose au projet de loi n°40 qui met en péril la démocratie scolaire, la stabilité du réseau ainsi que l’équité et la qualité des services aux élèves.
«Encore une fois, ce gouvernement s’acharne à vouloir brasser les structures sans tenir compte des besoins réels de la population, des travailleurs et travailleuses et surtout des élèves des commissions scolaires. À vouloir aller trop vite, on finit par se brûler les doigts. Québec et le ministre de l’Éducation auraient intérêt à consulter et surtout à écouter ceux et celles qui œuvrent au quotidien à la bonne marche du réseau scolaire avant de se lancer dans de grandes réformes», déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.
Les travailleuses et travailleurs que la FTQ représente dans le réseau scolaire public, que ce soit en services de garde, en soutien manuel, en soutien administratif et en services professionnels, subissent encore les effets des compressions et font face à une surcharge de travail, à de la détresse psychologique et à un alourdissement des tâches. Tout cela à cause de la pénurie de main-d’œuvre et de la dégradation de leur environnement et des écoles; ce n’est pas avec ce projet de loi que l’on va améliorer le réseau scolaire.
Pour la FTQ, le ministre de l’Éducation fait également fausse route en voulant abolir l’élection au suffrage universel des commissaires. Il s’agit d’une attaque lamentable et discriminatoire à la démocratie.
«Par ce geste, Québec élimine l’un des rares gouvernements de proximité qui existe encore. Bien sûr, la participation aux élections scolaires est très basse, mais les gouvernements successifs n’ont rien fait pour améliorer cette participation. Par exemple, ça fait longtemps que nous demandons que ces élections aient lieu en même temps que les élections municipales. Aussi, dans son projet de loi, la CAQ retire aux francophones le droit d’élire leurs représentants alors que les anglophones pourront s’en prévaloir. Québec crée ainsi deux classes de citoyens», ajoute le président de la FTQ.
La FTQ déplore également la concentration des pouvoirs aux mains du ministre et du ministère. «Tout ce brassage de structure s’apparente à la dernière réforme du réseau de la santé qui est un véritable désastre. La concentration excessive des pouvoirs dans les mains du ministre a compromis l’autonomie des établissements ainsi que leur capacité à organiser adéquatement les services de santé sur leur territoire. Cet échec ne doit pas être répété dans le réseau de l’éducation», conclut le président de la FTQ.
Pour consulter le mémoire de la FTQ: https://ftq.qc.ca/centre-documentation/memoire-ftq-pl40
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.