La FTQ réclame une enquête judiciaire indépendante sur les incidents policiers de Montebello
30 août 2007
Les événements de Montebello continuent de
faire des vagues.
Dans un point de presse tenu en après-midi jeudi, le président de
la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ),
Henri Massé, le président national du Syndicat canadien des
communications, de lénergie et du papier (SCEP), Dave Coles, le
secrétaire trésorier national du SCEP, Gaétan Ménard et Michel
Ouimet, vice-président exécutif pour le Québec du SCEP, réclament,
dans une lettre adressée au premier ministre Stephen Harper
aujourdhui, une enquête judiciaire sur la conduite de la police et
des services de sécurité à Montebello le 20 août 2007. Vendredi
dernier, le SCFP avait aussi réclamé publiquement une enquête
judiciaire indépendante sur ces événements.
La Sûreté du Québec (SQ) a dabord nié quil
sagissait de ses agents pour ensuite se raviser et admettre quil
sagissait bien de policiers déguisés. Elle nie toujours quils
aient commis des actes criminels, malgré des documents qui donnent
à penser le contraire. La
vidéo Stop SPP Protest,
disponible sur YouTube, ainsi
que les photos prises par le SCFP et diffusées sur le Web
démontrent clairement quau moins un des agents tenait une roche en
main comme
une arme et a refusé de la déposer. Il a également violemment
bousculé Dave Coles, président du SCEP, en plus de linvectiver.
Un des agents avait aussi une bouteille dans sa
poche arrière. Sur
place, des témoins auraient affirmé que les policiers les ont
incités à lémeute.
Un sérieux questionnement et des
réponses claires
«Nous nous doutons bien que des
policiers se mêlent à nos manifestations à loccasion mais que des
policiers déguisés en militants radicaux posent des gestes illégaux
pour faire déraper délibérément une manifestation pacifique et
provoquer un assaut des forces de lordre, ça mérite un sérieux
questionnement et des réponses claires», a déclaré le
président de la FTQ, Henri Massé.
Atteinte à des droits fondamentaux
«Nous voulons notamment connaître
le degré de concertation des différents corps policiers et des
services de sécurité dans cette opération ratée qui contrevient aux
droits fondamentaux à la liberté dexpression et de manifestation
contre des politiques gouvernementales.
«Nous croyons que seul un
commissaire enquêteur nommé en vertu de la Loi sur les
enquêtes peut faire toute la
lumière sur ces événements et apporter des réponses aux nombreuses
questions qui demeurent, malgré les admissions tardives et plutôt
timides des forces de lordre», a indiqué pour sa part Dave
Coles, président national du SCEP.
Jusquà quel point le cabinet Harper était-il impliqué?
Au nombre des questions soulevées dans la lettre adressée au
premier ministre Harper, les syndicalistes demandent qui était
responsable de la planification et de la coordination des
événements à Montebello et jusquà quel point le cabinet du premier
ministre et/ou le ministère de la Sécurité publique du Canada
étaient impliqués dans les instructions données quant aux
opérations dinfiltration policière à Montebello.
Un commissaire enquêteur
indépendant
«Les principes en cause dans
cette opération sont si fondamentaux quon ne peut se satisfaire
des explications des forces de lordre ou de lacte de foi répété
hier par le ministre Jacques Dupuis à lendroit de la SQ.
«Il en va de la crédibilité non seulement des forces de lordre
mais également de celle des responsables politiques que toute la
lumière soit faite sur ces événements par un commissaire enquêteur
indépendant», ont conclu MM. Coles et Massé.