La FTQ, la CSN et la CSD unissent leurs voix et se souviennent
28 avril 2011
Pour la première fois cette année, la FTQ, la
CSN et la CSD unissent leurs voix afin de souligner le 28 avril,
Journée de commémoration des personnes décédées ou blessées au
travail. Dès 8 heures, un cortège funèbre composé de membres des
trois centrales a défilé dans les rues de Montréal en direction du
bureau de la ministre québécoise du Travail pour lui rappeler que
toutes les travailleuses et tous les travailleurs québécois, dans
tous les secteurs dactivité, devraient être totalement couverts
par les outils de prévention prévus dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail
(LSST), qui a été adoptée il y a plus de 30 ans!
Perdre sa vie
en voulant la gagner
«Au Québec, la CSST a recensé 213
décès en 2010 à cause du travail. Cest une augmentation
importante, plus de 15%, par rapport aux 185 enregistrés en 2009 et
cest toujours dans le secteur du bâtiment et des travaux publics
que lon en retrouve le plus grand nombre, soit 52. Au deuxième
rang, le secteur des mines et des carrières en compte 27. Quant aux
accidents et aux maladies professionnelles, on en dénombre des
dizaines de milliers cette année encore. La violence, les
blessures, lusure prématurée mais par-dessus tout la mort ne
devraient jamais au grand jamais faire partie de la job! Un seul
décès ou même une seule blessure à cause du travail, cest déjà
trop», selon le président de la FTQ, Michel Arsenault.
En plus du cortège funèbre, les trois centrales ont également
demandé quune minute de silence soit observée à 10h, à la mémoire
des camarades tués ou blessés au travail. Par ailleurs, chacun des
députés de lAssemblée nationale a reçu une lettre personnalisée
qui dénonce leur peu dintérêt pour le sort de tous ces gens qui
ont soit perdu leur vie à vouloir la gagner ou ont été blessés.
«Mourir à louvrage, cest
lultime violence que le travail puisse infliger, parce que cest
définitif. Tristement, le patronat et nos élus font la sourde
oreille et nagissent pas sur les causes des blessures ou des
décès. Des centaines de familles sont brisées à jamais parce que
lélimination à la source des dangers nest tout simplement pas
imposée par la loi comme mesure de prévention dans toutes les
entreprises au Québec», de commenter le vice-président de la
CSN, Roger Valois.
Abondant dans le même sens, le vice-président de la CSD, Claude
Faucher, ajoute : «Noubliez pas
que plus de 6000 Québécois et Québécoises sont devenus des
statistiques dans ces tristes bilans annuels publiés par la CSST
depuis 1980, et que 85% des travailleurs et travailleuses québécois
ne sont toujours pas couverts par les outils de prévention prévus à
la loi. Tout le monde devrait pouvoir travailler dans un lieu sain
et sécuritaire, peu importe la taille ou le domaine dactivité de
lentreprise.»
Les trois centrales dénoncent encore une fois le refus obstiné des
employeurs de mettre en place de mesures concrètes en prévention
des accidents et des maladies professionnelles.
Le groupe de travail pour la
révision du régime québécois de santé et de sécurité du travail
(comité Camiré)
En décembre dernier, M. Viateur Camiré, président du groupe de
travail chargé de réviser le régime québécois de santé et de
sécurité du travail, a déposé son rapport malgré labsence de
consensus. À la lecture du document, force est de constater le peu
de place accordée à la prévention. Il sagit pourtant dun droit
fondamental. Encore une fois, la recherche de profits passe devant
le respect de lintégrité des travailleurs et des
travailleuses.