La FTQ estime que le temps est venu de mettre en place une commission d’enquête publique
17 novembre 2010
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) estime le temps venu pour le
gouvernement Charest de mettre sur pied une commission d’enquête
publique sur l’attribution des contrats publics à tous les niveaux.
Le temps est
venu
«Nous avons laissé le temps aux
policiers de faire leur travail et ils doivent continuer à le
faire. Nous avions même dit, il y a un an jour pour jour, qu’à
défaut d’une législation appropriée sur ces questions, le
gouvernement devait instituer une enquête publique. Le temps est
venu pour la mise en place d’une telle enquête publique dans les
plus brefs délais», a fait valoir le président de la FTQ,
Michel Arsenault, accompagné de représentants des syndicats
municipaux et de la construction.
Protéger la réputation des témoins
et les règles de droit
«Tout comme nous le faisions il y
a un an, nous réclamons évidemment que cette commission soit
assujettie aux mêmes règles de preuve qu’un tribunal, qu’on y
protège les réputations des témoins et que les parties, en preuve
ou en contre-preuve, puissent faire entendre les témoins qu’elles
désirent et déposer à la commission les documents qu’elles jugent
appropriés.»
«Nous ne voulons surtout pas
d’une commission spectacle mais bien d’une commission qui va aller
au fond des choses en respectant les règles qui font du Québec une
société de droit civilisée et ouverte», a ajouté le
président de la FTQ.
Ne pas se limiter au secteur de la
construction
Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec qui regroupe la vaste
majorité des syndicats du secteur municipal, soit dans 258
municipalités, rappelle quant à elle que «les controverses qui font régulièrement la
une des journaux concernent d’abord et avant tout l’octroi de
contrats financés à même les fonds publics. Et ces contrats ne se
limitent pas au secteur de la construction».
Climat malsain dans les
villes
«Les allégations de dérapages ont
commencé dans le secteur municipal, qu’on se souvienne de la
dernière campagne électorale à Montréal, observe Michel
Bibeault, directeur québécois du SCFP. Le temps est venu de laver la réputation des
honnêtes gens et de montrer du doigt les malversations, le copinage
et le dérapage qui gangrènent notre société. Une enquête publique
sur le secteur municipal doit être instituée le plus rapidement
possible. Tous les élus des municipalités devraient soutenir cette
position. Il en va de l’intégrité même de nos institutions
démocratiques.»
«Qui doit en premier se porter à
la défense des institutions démocratiques que sont nos villes? Qui
se porte garant de l’intégrité de leur gestion», ont
questionné les deux dirigeants.
Les villes doivent rapatrier
l’expertise à l’interne
«La vie continue toutefois
pendant une commission d’enquête. En ce sens, nous insistons pour
que les policiers poursuivent leur travail d’enquête et pour que
les administrations municipales protègent et reconstruisent dans
certains cas leur expertise à l’interne quant à l’évaluation des
projets, à la préparation des appels d’offres, à l’exécution de
tâches qu’on a laissée à des firmes externes depuis un certain
nombre d’années», a conclu Michel Arsenault.