La FTQ dénonce le capharnaüm qu’est devenue Montréal
9 novembre 2007
«
Ingouvernable, fractionnée, inefficace », cest ainsi que le
président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ) Henri Massé, a décrit létat de la métropole devant la
Commission de laménagement du territoire aujourdhui à Québec.
« Lidée des fusions municipales
était de faire de Montréal une ville forte, capable de prendre sa
place dans léchiquier mondial et daller de lavant de manière
cohérente. Au lieu de cela, nous avons 19 petits royaumes avec une
ville centre réduite à une peau de chagrin. Avoir su le résultat,
nous aurions été contre ce projet. En 2007, nous avons une
métropole affaiblie et rien dans le projet de loi 22 ne vient
résoudre les véritables défis de Montréal, on ny fait quajouter
de la confusion », déplore Henri Massé.
Rappelons que le projet de loi du gouvernement libéral présentement
à létude prévoit notamment de tripler le nombre délus au conseil
dagglomération et la création dun nouveau secrétariat
dagglomération. « Cest ce qui
sappelle manquer le bateau, lance le président de la FTQ.
Montréal na vraiment pas besoin
dune structure supplémentaire. Cest justement au cur des
problèmes actuels : trop de structures, trop de décideurs, bien
trop délus, trop de cadres. Tout cela najoute pas defficacité
dans les services municipaux. Au contraire, cela multiplie les
entraves et les guerres de pouvoir et de territoires. »
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP), affilié à la FTQ, représente les quelque 16 000 cols blancs
et cols bleus de Montréal et partage ce diagnostic. « Nos membres constatent quotidiennement le
fouillis administratif de leur employeur. Avant, quand les travaux
publics étaient centralisés, la Ville pouvait rapidement déplacer
ses effectifs et les assigner aux tâches prioritaires. Aujourdhui,
avec la décentralisation, chacun fait ses travaux dans son coin et
il ny a plus de mise en commun des ressources », souligne
Michel Poirier, directeur québécois du SCFP. Les arrondissements lèvent des taxes quand
bon leur semble, les scandales locaux se multiplient, les coûts de
fonctionnement ont explosé, les politiques dépandage et de
déblaiement de la neige changent dun quartier à lautre, tout
comme les normes de sécurité aquatique, etc. On se retrouve avec
une métropole morcelée, balkanisée, où une chatte ny retrouverait
pas ses petits. Il est temps que le gouvernement Charest prenne les
mesures pour redonner à Montréal les moyens dagir. »