La FTQ décrie l’élimination des crédits d’impôt des fonds de travailleurs
22 mars 2013
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) ne peut que dénoncer le budget
conservateur déposé cet après-midi à Ottawa qui, entre autres,
élimine de façon graduelle, sur une période de quatre ans, les
crédits dimpôt des fonds de travailleurs qui profitent directement
aux petits épargnants. Dans un contexte où lépargne pour la
retraite est un enjeu crucial pour des milliers de personnes, cette
abolition graduelle du crédit est un pas en arrière.
Aussi, les conservateurs semblent ignorer que les investissements
des fonds de travailleurs ont permis au fil des ans de créer ou de
sauver des dizaines de milliers demplois et dinvestir dans des
centaines dentreprises et ainsi dynamiser léconomie du Québec.
«Déjà, par sa réforme de
lassurance-emploi, on savait que ce gouvernement avait abandonné
les travailleurs et travailleuses, mais avec cette mesure, on
conclut que le Québec na plus aucune importance aux yeux des
idéologues conservateurs jaloux des succès remportés par les fonds
de travailleurs», a déclaré le président de la FTQ, Michel
Arsenault.
Ottawa se
prive dune mesure fiscale rentable
Les conservateurs semblent ignorer que les gouvernements fédéral et
provincial récupèrent leur mise en moyenne dans les trois ans grâce
aux impôts et aux taxes payés par les travailleurs et les
entreprises qui profitent des fonds investis dans léconomie.
«Depuis sa création, le Fonds de
solidarité FTQ a permis de créer, de maintenir ou de sauvegarder
près de 500 000 emplois tout en injectant près de 6 milliards de
dollars dans notre économie depuis 1990. Ottawa se prive dune
mesure fiscale rentable et des investissements productifs au moment
où léconomie du Québec est des plus fragiles. Ce gouvernement est
complètement déconnecté de la réalité québécoise, cest une vraie
honte», a ajouté le secrétaire général, Daniel Boyer.
Et lassurance-emploi maintenant
«Il aurait fallu être un peu naïf
pour oser croire que le gouvernement Harper recule et annonce dans
son budget quil avait écouté les dizaines de milliers de
sans-emploi qui lui demandent de renoncer à sa réforme imbuvable du
régime dassurance-emploi. Aujourdhui, il redouble dinsulte en
empiétant encore plus sur les champs de compétences des provinces,
en imposant des exigences aux provinces dans la dispensation de la
formation de la main-duvre. Il commet encore une fois un acte qui
relève dun détournement de fonds. Les provinces doivent réagir
énergiquement à ce nouveau diktat du fédéral», a ajouté
Michel Arsenault.
Daniel Boyer déplore également les nouvelles compressions qui
susciteront dimportantes pertes demplois et une détérioration des
services publics. «Le ministre
avait précédemment évoqué un report du retour à léquilibre. Comme
ladage le dit, la première idée est souvent la meilleure.
Lobjectif du déficit zéro, à Ottawa comme à Québec, se fait sur le
dos des travailleurs et travailleuses, de la population et des
services dont elle a besoin. Aux deux paliers, ça frise
lobsession!»
Tirer les conclusions
Pour les dirigeants de la FTQ, «le mécontentement envers lempiétement
grandissant du fédéral dans nos affaires doit être à la mesure de
la mobilisation qui prend son essor contre la réforme de
lassurance-emploi. Il faut faire comprendre à ce gouvernement
quassez cest assez et que trop cest trop! Il faudra, tôt ou
tard, que la population tire ses conclusions et agisse en
conséquence. Plutôt que de sen prendre aux travailleurs et
travailleuses ce gouvernement aurait mieux fait de sattaquer aux
paradis fiscaux de ses amis millionnaires».
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente
plus de 600,000 travailleurs et travailleuses.