La formation en santé-sécurité régresse chez Hydro-Québec
1 août 2022
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Syndicat des employé-e-s de métiers d’Hydro-Québec (SCFP 1500) ainsi que le Syndicat des employé-e-s de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec (SCFP 2000) déplorent les reculs en matière de formation en santé-sécurité chez Hydro-Québec.
Depuis février 2022, l’ensemble des personnes salariées de la société d’État utilisant le Code de sécurité des travaux (CSDT) a suivi une formation sur la 7e édition de celui-ci. Ce code est la référence en matière de procédures de travail en lien avec la santé-sécurité chez Hydro-Québec.
Typiquement, pour toutes les éditions précédentes, cette formation durait une journée complète, avait lieu en présence et favorisait les échanges et les questions. Un maximum de 12 personnes pouvaient y participer.
Or, la formation de la 7e édition (2022) ne durait que 4 heures, avait lieu soit en mode virtuel soit en auto-formation, et procédait par groupes nombreux pouvant aller jusqu’à 60 personnes.
Très inquiets de la qualité de la formation de 2022, le SCFP 1500 et le SCFP 2000 ont commandé un sondage CROP pour obtenir un portrait exhaustif et objectif de la situation. La collecte des données s’est déroulée du 8 au 28 juin 2022. 605 membres de ces syndicats ayant suivi la formation en question ont répondu.
Les résultats sont éloquents :
- • Une très large majorité des membres sont peu ou pas du tout satisfaits de cette formation et de son mode virtuel;
- • Les trois principaux motifs d’insatisfaction sont l’impossibilité de poser des questions; le manque d’interactions et l’impossibilité des échanges et discussions; et une préférence pour la formation en présence;
- • La majorité des membres sondés ont dit que le contenu de la formation était peu ou pas du tout adapté au travail chez Hydro-Québec et qu’ils ne sont peu ou pas du tout confiants de pouvoir appliquer le nouveau code dans le cadre de leur travail à l’issue de la formation.
Pour le SCFP et les section locales 1500 et 2000, ces résultats ne peuvent que mener à un constat d’échec.
Ce recul majeur pour la formation en santé-sécurité chez Hydro-Québec intervient dans un contexte où la 7e édition du CSDT entrée en vigueur le 4 juillet dernier est la toute première qui n’a pas été rédigée de façon paritaire (patronale-syndicale). Faut-il le rappeler, le paritarisme en matière de santé-sécurité est un gage de pratiques qui prennent réellement en compte la santé et la vie des employés. Il permet un contrepoids aux considérations strictement utilitaristes et financières qui mènent au nivellement vers le bas.
Dans le Plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec, parmi les grandes orientations résumées en page 19 dans la section « Nos orientations et stratégies en un coup d’œil », on peut lire : « Demeurer un employeur de choix et devenir un leader en santé-sécurité du travail. » Le SCFP et les sections locales 1500 et 2000 invitent donc la direction d’Hydro-Québec à tenir parole en maintenant les acquis historiques de santé-sécurité, que ce soit en termes de paritarisme ou de qualité de la formation.