La fin du seul hôpital francophone de l’ouest de Montréal?
30 janvier 2008
Les Montréalais pourraient bientôt perdre le
seul hôpital francophone de louest de lîle. Cest la menace qui
plane suite à la décision de lAgence des services de santé de
Montréal de retirer cet établissement du CSSS
Dorval-Lachine-LaSalle et de lintégrer dans la structure du Centre
universitaire de santé McGill (CUSM). Et ce transfert pourrait
seffectuer dès le 1er avril prochain selon les documents de la
direction du CSSS.
Une situation qui inquiète les employés, «Dabord, nous navons aucune garantie quant
au maintien du service en français pour la population puisque rien
nest prévu à ce chapitre. Puis, on nous intègre à un méga-hôpital
anglophone ce qui va poser toute une série de problèmes,
affirme Christiane Laberge, présidente du syndicat des employés du
CSSS Dorval-Lachine-LaSalle (SCFP 2881).
On sait très
bien ce qui va se produire. Nos employés, unilingues francophones à
85 %, ne pourront postuler aux postes du CUSM car ils exigent le
bilinguisme. Par contre, les employés actuels du CUSM vont pouvoir
postuler chez nous. Au bilan, les francophones connaîtront un recul
et dici cinq ans lhôpital Lachine aura perdu son statut réel
dhôpital francophone.» Le syndicat souligne de plus que
cette intégration forcée va provoquer des tensions et des
difficultés inutiles dans le transfert des dossiers, la langue de
rédaction des devis médicaux, les notes des médecins, la liste de
rappel des employés temporaires, etc.
Pour contrer cette éventualité, un comité de relance a été mis sur
pied et le SCFP demande au ministre de la Santé, Philippe
Couillard, dintervenir pour conserver le statut français de
lhôpital Lachine. «On veut bien
être affiliés au CUSM, mais on ne veut pas être gobés pour ensuite
disparaître, lance Christiane Laberge. La différence est de taille, avec une
affiliation la collaboration existe, mais lhôpital Lachine
conserverait son propre CA, son directeur général, sa propre
gestion des ressources humaines. Les médecins qui viendraient chez
nous travailleraient en français, les secrétaires ne seraient pas
forcées dêtre bilingues et de faire des traductions,etc. Cest le
jour et la nuit! Et ça sauvegarderait le seul centre hospitalier
francophone de cette partie de Montréal.»