La CSN, la CSQ, la FTQ, le CTC et les droits des homosexuels – La vigilance s’impose pour conserver les acquis
26 juillet 2006
En lançant la troisième conférence
internationale Workers Out, qui traite de la place des
lesbiennes, des gais,des bisexuels et des transgenres (LGBT) dans
le monde du travail, les trois plus importantes organisations
syndicales du Québec, la CSN, la CSQ et la FTQ, de même que le
Congrès du travail du Canada (CTC), rappellent que les droits
obtenus par les homosexuels au Canada et au Québec ne peuvent être
tenus pour acquis et que la vigilance s’impose face à un
gouvernement conservateur qui risque de faire reculer la cause des
LGBT.
Rappelons que cette troisième conférence
Workers Out s’inscrit cette fois-ci dans le cadre d’une
conférence plus large sur les droits humains des
LGBT, ce qui n’était pas le cas des deux premières qui se sont
tenues à Amsterdam en 1998 et Sidney en 2002. Selon Amnistie
Internationale, il y a plus de 80 pays dans le monde où le simple
fait d’être homosexuel rend
passible d’emprisonnement. Sans compter que plusieurs meurent
encore aujourd’hui à cause de leur orientation ou leur identité
sexuelle.
En souhaitant la bienvenue aux participantes et participants venus
des cinq continents pour faire le point sur la question du respect
des droits des
gais, lesbiennes, transgenres et bisexuels au travail, le président
de la CSQ, Réjean Parent, précise que son organisation est
particulièrement préoccupée par la question de l’homophobie
présente dans les écoles du Québec. «Même si les personnes
homosexuelles ont acquis l’égalité juridique, l’égalité sociale est
loin d’être atteinte. La CSQ est déterminée à lutter jusqu’à
l’atteinte de cet objectif.« C’est pourquoi la CSQ a créé deux
tables nationales dans le cadre d’un plan de lutte national à
l’homophobie en milieu scolaire, dont les travaux débuteront
l’automne prochain.
Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec, René Roy, souligne l’importance et la
fierté pour la FTQ de
participer à cette conférence internationale sur les droits humains
des LGTB,tout en appelant à la vigilance. «Bien que les droits
de la communauté
homosexuelle aient enregistré des progrès considérables au Québec,
il faut rester vigilant. Les organisations syndicales, comme la
FTQ, doivent maintenir le cap et poursuivre la lutte contre
l’homophobie, la discrimination, et l’isolement dans les milieux de
travail en raison de l’orientation sexuelle.»
La secrétaire générale de la CSN, Lise Poulin, insiste sur le
courage démontré par les militants et militantes de la communauté
homosexuelle en vue de la reconnaissance de leurs droits et sur
l’importance du rôle des organisations syndicales qui ont appuyé et
accompagné cette quête. «Ces efforts ont permis une progression
rapide des législations au Québec et au Canada, qui a culminé avec
la modification de la définition du mariage pour inclure les
couples de même sexe.«
«Toutefois, poursuit Lise Poulin, les gains juridiques et
la reconnaissance des droits dans une perspective d’égalité ne
règlent pas tout. Un travail énorme de lutte à l’homophobie, aux
préjugés et à la discrimination reste à faire. A cet égard, la CSN
démarre une importante campagne dans ses
syndicats membres par la mise sur pied d’un Réseau des allié-es
syndicaux CSN qui s’appuie sur des actions de sensibilisation dans
les milieux de travail.»
La conférence Workers Out: faire la différence« se déroule
jusqu’au vendredi 28 juillet au Palais des congrès de Montréal
alors que les
participantes et participants adopteront un plan d’action syndical
en faveur des LGTB, applicable par toutes les organisations
syndicales en fonction de
leur réalité régionale ou nationale.
Les participants à la conférence seront présents à la cérémonie
d’ouverture des premiers Outgames de Montréal qui lui
succéderont.